> vécu d'un esclave de la restauration française
Salut je me présente, j'ai 31 ans et suis diplômé d'un magnifique BTS escla.. euh hôtellerie restauration depuis 2012. J'ai commencé ma carrière dans des restaurants gastronomiques car c'est la seule expérience valorisée dans ce genre d'études. J'ai rapidement laissé tomber ce genre d'établissement vu les conditions de travail qui sont proposées, acceptées et même valorisées par les salariés eux-même. Comment ça tu n'arrives pas à faire tes 80 heures par semaine payées au SMIC, logé à 2 dans un ancien box à cheval facturé 350€ par mois ?
Sur cette déconvenue, je me suis rapidement lancé dans la restauration traditionnelle. Y'a du mieux, je ne faisais plus que 50 heures (toujours payées 35 faut pas déconner). Je fais mon trou et deviens rapidement chef de cuisine. A l'époque j'étais content, je voyais ça comme une chance à mon âge. Quel naïf j'ai été, ça évitait à mon patron de chercher un vrai chef de cuisine qu'il aurait dû payer avec un vrai salaire de chef. Au bout de 3 ans, ça s'est soldé en burn-out. Mon patron a bien voulu me faire une rupture conventionnelle à condition que je rembourse les indemnités de licenciement en liquide... Au fond du trou et complètement perdu j'ai accepté.
Comptant profiter du chômage pour le reposer car je n'avais jamais pu poser de congés payés, j'ai été radié au bout de 4 mois car j'ai raté un rendez vous le 23 décembre dont je n'avais pas été notifié ( j'avais précisé vouloir être prévenu par courrier et e-mail, mais apparemment il faut regarder sa messagerie de l'espace perso tous les jours..).
Toujours pas remis de mes blessures professionnelles, je me lance dans la restauration collective dans une maison de retraite. Je fais enfin 35heures dans de meilleures conditions même si j'ai toujours des coupures et que je suis très mal payé. Et puis je me rends rapidement compte que le patron est la plus grosse pourriture que je n'ai jamais vu, prêt à tout pour économiser le moindre centime sur le dos des employés mais aussi des résidents, captifs assommés de médicaments, mal traités, non maîtres de leur sort. Je pose des vacances pour la première fois de ma vie en me disant que ça me ferait du bien. Mais une semaine avant de partir, on me dit qu'elles sont annulées car manque de personnel. Je démissionne et part quand même en vacances, sans mon solde de tout compte car le comptable est en vacances. Je leur laisse le bénéfice du doute et laisse passer un mois pendant lequel je n'ai aucune nouvelle. Je décide de prendre les choses en main et d'appeler, mais a chaque fois la secrétaire me dit que la directrice est absente. Au bout d'une semaine à appeler 3 fois par jour, j'attrape une massette et décide de lui rendre visite. Je ne détaillerai pas la suite mais j'ai eu mon chèque et n'ai pas signé le reçu.
Sur cette nouvelle déception, je trouve un emploi dans un sushi a côté de chez mois où l'on me forme et où je deviens chef au bout de 2 ans. Je peux enfin prendre des vacances, mes heures sont payées, et suis un peu considéré. Je ne demandais rien de plus. Ça fait 5 ans que j'y suis et je compte arrêter car ça a fini par me dégoûter aussi. Je suis paye 1600€ net pour 39h + 300€ au black car sinon ça coûte trop cher à l'entreprise.. Pour justifier ça mon enculé de patron pleure en me disant qu'il n'a même pas assez de tune pour s'acheter un 4e appart alors que je ne peux même pas m'en acheter un pour vivre dedans. Ils sont 2 associés et font tous les 2 vivre leur famille entière avec leur seul revenu, et le tout sans se priver (gros suv neuf, vacances à l'étranger,..). Surtout qu'ils doivent travailler même pas 10 heures chacun dans la semaine. Quand je m'en suis plaint et dit qu'avec l'inflation tout ça c'était trop juste, il m'a dit qu'il allait m'augmenter... J'ai eu 30 euros en plus...
Bref, marre de ce secteur de merde, quand je vois des restaurateurs qui pleurent car tous ces fainéant ne veulent pas travailler pour eux, ça me réjouit au plus haut point et je me délecte de leur détresse. ( ichollow sur reddit )