l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables des peuples européens...


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> un journalisme de préfecture

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          (...) Marcher sagement dans les rues parisiennes, passe encore. Mais avisez-vous de séquestrer un patron ou d’arracher la chemise d’un DRH, et claque le coup de fouet médiatique. À croire que seul le corps des puissants mérite d’être défendu. Lui qui n’est presque jamais exposé ni au travail, ni en politique, ni dans la rue, qui est préservé des contrôles de police au faciès ou des effets mortels de l’austérité. Un ouvrier n’aura pas droit aux mêmes égards. Il n’a pourtant guère le luxe d’oublier que le sien – de corps –peut être abîmé, violenté, brimé. Occultées, les violences qui ne font ni bruit ni flamme : les familles condamnées à se nourrir au Secours populaire, les discriminations infligées aux personnes handicapées et aux minorités, aux classes populaires des banlieues et des campagnes, les humiliations et les morts au travail. Dans la presse quotidienne régionale, les accidents du travail sont traités comme de simples faits divers, quand ce sont pourtant des faits sociaux (650 000 victimes par an).

          Le plus souvent, les journalistes se limitent à répercuter l’information transmise par la police, les pompiers ou la justice. Et même quand il affirme mener l’enquête et en tire quelque gloire, le « quatrième pouvoir » reste fortement tributaire de ces mêmes sources et des intérêts qui les animent. Ainsi du journalisme d’investigation – celui qui fait démissionner des ministres ou frémir des conseillers mais beaucoup plus rarement tomber des dirigeants d’entreprise, dont Pierre Péan, journaliste et investigateur hors pair, décrivait les méthodes : « Il ne s’agit pas d’enquêter, mais d’attendre une fuite. Celle d’un procès-verbal d’audition ou d’enquête que transmet un juge, un policier, un avocat. Le document arrive, hier par fax, aujourd’hui par messagerie chiffrée. L’intrépide limier s’emploie ensuite à le réécrire en style journalistique. » De sorte que l’investigation, si elle est parfois utile au dévoilement des pratiques oligarchiques, est le plus souvent un outil de régulation interne à la classe dominante. Et Péan d’ajouter : « la joie mauvaise de voir tomber les corrompus a souvent pour corollaire l’impuissance face aux structures corruptrices, qui, elles, restent en place quand un ministre chasse l’autre. On se croit vengé, mais rien n’a changé. » (...)

          De la loi « sécurité globale » à la loi sur le secret des affaires, en passant par la loi contre les « fake news », la politique d’Emmanuel Macron s’est ainsi traduite par la mise en place d’un arsenal juridique visant à restreindre la liberté d’informer. Depuis la loi « travail » en 2016, les journalistes sont de plus en plus souvent entravés dans leur travail. La loi « sécurité globale », définitivement adoptée par l’Assemblée nationale le 15 avril 2021, a marqué une étape supplémentaire dans la mise au pas de la profession : l’un de ses articles punit de 45 000 euros d’amende et d’un an de prison la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou gendarme en fonction, dans le but de « porter atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Très contestée, cette disposition a d’ailleurs valu à l’État français cet avertissement du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU : « L’information du public et la publication d’images et d’enregistrements relatifs à des interventions de police sont non seulement essentiels pour le respect du droit à l’information, mais elles sont en outre légitimes dans le cadre du contrôle démocratique des institutions publiques. » À plus forte raison quand l’écosystème médiatique fonctionne comme une bulle. Perméable aux sources policières, mais imperméable aux témoignages de victimes de la répression. - source -

Quoi attendre d'autre des médias aux mains des milliardaires et des journalistes prêts à tout pour plaire au pouvoir ?