> l’intelligence artificielle, pour servir ou asservir

« Assistance précieuse ou piège diabolique ? « L'intelligence » artificielle (IA), vendue comme la solution à tous nos maux, peut très vite glisser de l'un vers l'autre, générant des dégâts considérables.
D’abord, cette notion, trop galvaudée, n’est pas née hier. Depuis longtemps, nous connaissons la conception assistée, les correcteurs orthographiques ou photographiques, la géolocalisation, les robots vocaux, les assistants de conduite, les traducteurs… Ces technologies n’ont rien d’intelligent, mais elles peuvent être utiles. À condition de les employer avec… intelligence. Elles comportent, en effet, un certain nombre de risques : trucage d’images, fausses nouvelles, paresse intellectuelle, perte d’apprentissage, etc.
La nouveauté réside dans le génératif. C’est-à-dire dans la capacité de la machine à produire par elle-même de l’image, du texte, de la musique, des idées, tout ce qui constitue l’activité humaine. Bien employée, cette technologie peut nous faciliter la vie. Sauf que sa propre logique de fonctionnement est porteuse des pires menaces.
Ne parlons même pas des activités et des emplois qu’elle risque de mettre en péril. Ou des tricheries scolaires qu’elle permet. Regardons seulement ses conséquences sur l’homme. Déléguer à la machine le soin de se souvenir, de créer, de réfléchir, de choisir, équivaut à renoncer à ce que nous sommes : des êtres singuliers du fait de notre mémoire, de notre culture, de notre expérience, des êtres dotés de compétences, capables de richesse d’écriture, d'activité mentale, de réflexion par soi-même, d’autodérision, de liberté de choix. Ce que cette machine produit n’est plus moi, n’est plus ma création. Le chemin de l'aliénation est droit devant.
Pire encore, la machine qui « pense » à ma place ne se nourrit que des « informations » les plus abondantes sur Internet. Comme si la vérité était ce qui circule le plus. Elle établit une sorte de moyenne algorithmique, d’allure parfaite, à partir de l’existant. Autrement dit, tout ce qui est original, minoritaire est ignoré. On encourage ainsi une standardisation, une uniformisation de la connaissance. Le chemin de l'appauvrissement général est droit devant.
Danger suprême, la machine se nourrit de ce qui fait de l’audience, les mensonges, les affirmations racistes, xénophobes, antisémites, révisionnistes, climatosceptiques, tout ce qui choque ou excite les bas instincts. Proposer à l'IA générative de produire des contenus médiatiques sur la base de contre-vérités non démenties et produites à l’échelle industrielle, est alors une pure folie. Le chemin de la manipulation des esprits et de la réécriture de l’histoire est droit devant.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. De même que la machine, au fil des siècles, a soulagé l'effort physique, le numérique peut être un outil d'accès à la connaissance, comme le fut l’imprimerie. Les plateformes collaboratives, de type Wikipédia, sur lesquelles règne la confrontation, la vérification, sont une source documentaire immense et gratuite. Comme la machine, l’IA peut servir ou asservir.
Le grand danger vient des bases appartenant à ces milliardaires transhumanistes pour qui la vérité n’est pas ce qui est, mais ce qu’ils ont décidé qu’elle serait. Avec le contrôle du monde par l’argent et le pouvoir comme unique dessein, ils ont décidé, sans foi ni loi, de piéger le consommateur et le citoyen pour en faire un être soumis, un électeur sous contrôle, selon le fantasme de l’homme nouveau. Le même mythe qui justifia la pire abomination de notre histoire. » ( Michel Urvoy )
De quoi pouvons-nous attendre des milliardaires ? Ils mettent en place et utilisent toutes les technologies possibles pour contrôler les populations en les abêtissant jour après jour... Comment les gueux peuvent s'en sortir ? Impossible, le fric est toujours malheureusement en fin de boucle gagnant.