l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées...



L'esclavage prend de graves proportions lorsqu'on lui accorde de ressembler à la liberté - Ernst Jünger

> le pesticide chlordécone : pas de responsables ni de coupables !

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
Classé dans : santé Mots clés : aucun

         Dix-sept années de procédure, et tout ça pour rien. Le tribunal judiciaire de Paris l’a décidé : personne n’est responsable ni coupable d’avoir déversé massivement pendant plus de vingt années, de 1972 à 1993, du chlordécone, redoutable pesticide tueur de charançons, dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe.

          S’il a empoisonné les hommes (90 % des Antillais en ont dans le sang), et des milliers d’hectares de terres agricoles pour des centaines d’années, c’est certes la faute de l’État et des industriels, dit l’ordonnance de non-lieu. Laquelle reconnaît que les États-Unis ont, eux, interdit cette substance dès 1976, que deux rapports officiels, en 1977 et en 1980, ont alerté sur ses dangers, que son interdiction a été décrétée en 1990, et que seul un intense travail de lobbying des industriels et des producteurs a permis d’en prolonger l’usage durant trois années. Ni responsable ni coupable, donc. Mais ce « sentiment qui prévaut », note Fred Reno, professeur à l’Université des Antilles, que « l’action publique s’est mise au service d’intérêts privés » (« Le Monde », 15/1).

          Ce jugement tombe au moment où Générations futures publie une étude montrant qu’il y a des PFAS partout sur le territoire et qu’ils posent un vrai problème de santé publique (1). Ces composants perfluorés aux noms poétiques (per- et polyfluoroalkylés), les industriels en ont mis dans des tas de produits (peintures, pesticides, emballages alimentaires, textiles, etc.), car ils sont antiadhésifs, imperméables et résistants à de fortes chaleurs.

          Ils sont présents dans toute la chaîne alimentaire, on les trouve aussi dans l’air, et surtout dans l’eau : comme l’a calculé l’ONG, dans pas moins de 36 % des analyses d’eau de surface. Et 100 % de la population française en est imprégnée (Santé publique France 2019).

          Persistants au point qu’ils ont gagné le surnom de « polluants éternels », ces composés chimiques ne sont pas vraiment des amis de la santé humaine : cancers, perturbations du système endocrinien, augmentation du taux de cholestérol, baisse de la fertilité (« Le Monde », 13/1). Mais leur surveillance est incomplète, disparate, avec des seuils de quantification différents au gré des agences de l’eau et des départements, et seulement une vingtaine de substances surveillées alors que la famille des PFAS en comporte plus de 4 000...

          Un plan d’action gouvernemental est annoncé avant la fin du mois. Mais pas de procès en vue, pour l’instant. L’ordonnance de non-lieu est déjà prête. ( Jean-Luc Porquet (extrait du canard enchaîné du 18 janvier 2023)

Non-lieu tout à fait "normal" pour une "justice", qui, comme les autres institutions, estime que les intérêts économiques et financiers passent largement avant la santé publique...

          D'une autre côté, vous vous étonnez que votre commune contrôle seulement 50 substances dans votre eau dite potable ? C'est que les autres substances non contrôlées sont largement plus dangereuses que celles choisies pour les contrôles, mais, comme cela "on" les ignorent ! Facile, non ? ET, l'agro-alimentaire peut continuer à vous faire crever - vos enfants et votre famille - dans un silence assourdissant !