> Barnier a vraiment l'esprit de famille
Le nouveau Premier ministre, 73 ans, est un merveilleux papa poule. En janvier 2023, il crée une boîte, sobrement baptisée « MB Conseil », destinée à prodiguer des « conseils de gestion ». Une SAS au capital de 1000 euros et constituée de quatre actionnaires: papa et ses trois rejetons. Un an d’exercice plus tard, les quatre se partagent un résultat net de
142000 euros. Un joli début…
Môme à tout faire
Comme dans toutes les bonnes familles, les enfants marchent dans les pas du daron. Laetitia a intégré, en tant que psychologue, le Quai d’Orsay, où son paternel a effectué deux séjours comme ministre (1995-1997 puis 2004-2005). Benjamin, son jumeau, est entré chez Gallimard en 2015. Un an plus tôt, l’auguste maison avait publié le programme européen de papa : « Se reposer ou être libre ». Les deux, c’est trop fatigant ?
Mais c’est surtout l’aîné, Nicolas, qui essaie de prendre l’aspiration du paternel. En 2017, il décroche un job d’assistant parlementaire auprès du tout nouveau député macroniste de l’Aube, Grégory Besson-Moreau, qui se dit « ami » de Barnier « depuis de très nombreuses années ». Très vite, le jeune Nicolas souhaite voler de ses propres ailes. Son père fonce trouver Stanislas Guerini, qui dirige alors le parti de Macron, dans l’espoir d’obtenir pour son héritier un strapontin sur la liste aux européennes. Les négociations n’aboutissent pas. Toujours par le même biais, le rejeton tente donc l’aventure sur la liste menée par Charles Michel en Belgique. Echec et retour au Palais-Bourbon. Caramba ! Le petit Nicolas finit par échouer au cabinet du président du Sénat, Gérard Larcher. Un poste taillé sur mesure qui n’existait pas avant son arrivée et n’existera plus après son départ, un an plus tard. Pour 4500 euros mensuels, il devient « chargé de mission mer et montagne ». Au cours d’une de ses premières réunions de cabinet, on lui reproche d’avoir fait publier dans la presse régionale un papier d’autopromotion. Dès lors, il ne moufte plus. Sauf pour évoquer ses exploits de chasseur. Une passion héritée du papounet et partagée par Larcher. « En l’embauchant, confie un parlementaire LR, Gérard a voulu faire un coup. On était en pleine primaire de la droite avant la présidentielle de 2022. Officiellement, il soutenait Pécresse. Mais, comme Barnier était bien placé dans les sondages, il a recruté le fiston. » La politique, c’est simple comme un marché aux bestiaux.
Sérieux cas mouflet
Après Larcher, Barnier fils rejoint Valérie Pécresse : le prix du ralliement de son papa au second tour de la primaire de la droite. La présidente de la région Ile-de-France sait accueillir l’aîné de son nouvel allié. En mars 2023, elle crée une « agence de la ruralité », chargée de distribuer des subventions aux petites communes franciliennes. Certes, la structure doublonne avec les services administratifs existants, mais peu importe : Pécresse nomme Barnier junior directeur de ce nouveau joujou, arme redoutable dans le cadre d’une campagne sénatoriale. « Nous avons réclamé l'organigramme, les fiches de poste, le budget de l'agence, nous n'avons jamais rien obtenu », regrette Julie Garnier, élue régionale LFI et membre de la commission permanente. « On ne voit jamais son directeur, déplore même un membre de la majorité. On ne sait même pas à quoi il ressemble. »
A son père, peut-être ? ( Didier Hassoux )
C'est curieux, à chaque fois qu'un journal indépendant gratte un peu sur un politicard de droite, à chaque fois, il ressort des magouilles ; quant aux médias "classiques", naturellement : motus et bouche cousue... Tout ça ressemble beaucoup aux pratiques fillonistes et identiques des LR ? Après, "lls" viendront évidemment nous faire la morale !