> par ici la bavette aux stéroïdes !
En voilà une riche idée : juste avant de signer le très contesté accord de libre-échange qui va supprimer les taxes douanières entre l'Europe et les pays du Mercosur (cinq Etats d'Amérique latine), aller voir comment le Brésil, plus grand exportateur de viande bovine du monde, contrôle la bidoche qu'il nous exporte.
Au milieu de l'année dernière, trois semaines durant, des inspecteurs de l'Union européenne y sont ainsi partis s'assurer que les autorités sanitaires locales vérifiaient bien que les 41 000 tonnes de bœuf expédiées chaque année sur le Vieux Continent ne contenaient pas de substances interdites. Il est notoire que les bovins brésiliens, en plus de becqueter du soja transgénique, sont massivement piquouzés aux hormones pour accélérer leur croissance. Une pratique bannie en Europe depuis belle lurette.
Les inspecteurs de l'UE n'ont pas été déçus du voyage. Leur rapport, publié très discrètement le 8 octobre mais repéré par l'association de défense des consommateurs Foodwatch, révèle que les autorités brésiliennes sont incapables de garantir que les vaches qui finissent dans nos assiettes n'ont pas été traitées à l'œstradiol 17ß. Une hormone prohibée en Europe parce que cancérigène pour l'homme, mais que le Brésil autorise dans ses élevages pour synchroniser les chaleurs des bêtes. Les éleveurs brésiliens ont à leur disposition pas moins de 23 médicaments vétérinaires à base d'œstradiol 17ß !
L'audit européen a eu un effet bœuf. Dès qu'il a été rendu public, le Brésil a annoncé qu'il suspendait ses exportations de viande de vache vers l'Europe. Bonne nouvelle, sauf qu'il y a deux gros os. Primo : l'hormone en question peut aussi être utilisée, associée notamment à de la testostérone, pour bodybuilder les bovins mâles. Ce qui se pratique en toute légalité aux États-Unis et au Canada. Vu la qualité des contrôles brésiliens dévoilée par l'audit de la Commission européenne, rien ne dit qu'une partie de l'œstradiol 17ß n'est pas détournée pour faire grossir les bœufs plus vite.
Deuzio : personne n'est en mesure de dire, sur les presque 4 000 tonnes de viande de bœuf brésilien directement importées jusqu'ici annuellement en France, combien précisément étaient farcies d'œstradiol 17ß. Interrogé par « Le Canard » sur le nombre d'analyses pratiquées et sur leurs résultats, le ministère de l'Agriculture jure n'avoir découvert aucun stéroïde dans la viande brésilienne importée en France ces deux dernières années.
Mange ton steak à l'œstradiol, ça fait grandir !
Il parait évident que le maximum de toutes ces merdes brésiliennes, américaines ou canadiennes se retrouvent dans les plats préparés vendus dans cette union européenne de merde... Évidemment, sur les 2 ou 3 contrôles ? effectués depuis 2 ans, le ministère de l'agriculture n'a rien remarqué !