l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées... « Les opportunités qui se présentent à nous n’ont jamais été aussi grandes » Larry Fink
( octobre 2024 ) patron de BlackRock, gestionnaire américain d'actifs aux 11 500 milliards de dollars…
Christophe Béchu, ministre de l'Ecologie, avec le nez rouge du comique professionnel. L’a pas l'air. Mais la chanson, si. Savourons une décision toute récente : le27 juin parait au Journal officiel un arrêté Béchu, qui demande à 5000 entreprises de rechercher, « sous trois mois, la liste des substances PFAS utilisées, produites, traitées ou rejetées par [leur] installation ».
Les PFAS dont il est question sont appelées à un grand avenir, car ces mixtures chimiques ne disparaissent pas dans l'eau, l'air, les sols. Ou les corps. Et c'est pourquoi on les appelle des forever chemicals. Des produits chimiques éternels. Où trouve-t-on des PFAS ? Eh bien, partout car leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, et leur résistance aux fortes chaleurs en font des candidats parfaits pour les usages industriels. Ils sont utilisés aussi bien pour les poêles que pour les pesticides, dans les vêtements, les emballages alimentaires - miam -, les mousses anti-incendie, les cosmétiques, et la liste continue jusqu’au bout de la terre.
Inventés dans les années 30 du siècle passé, ils ont vivoté jusqu’au 29 juillet 1967, date d'un grave accident sur le porte-avions USS Forrestal, qui tue 134 soldats après un incendie géant. Des petits malins se disent que des mousses contenant des PFAS auraient été bien plus efficaces contre les flammes. Nul ne s’interroge sur rien, et l’aventure continue. Dans les années 1970, on trouve dans le sang des personnels exposés dans leur travail des traces de PFAS. Et alors? En 2001, Giesy et Kannan montrent une contamination des ours polaires, des poissons, des oiseaux. Et alors ? On découvre, dans la foulée, que le sang de toute la population américaine - il doit pouvoir rester deux ou trois épargnés - contient des PFAS. Et pareil en Europe. L’air des cimes en contient. La glace arctique aussi.
Est-ce bien embêtant? Un peu. On relie en effet les PFAS à des cancers des testicules, du sein, du rein. À des maladies thyroïdiennes, de l’intestin, à des lésions du foie, à de nombreux risques pour les fœtus, dont les effets ne se feront sentir qu’à la puberté, ou après. À ce stade, résumons : on sait ce qu’il faut savoir depuis trente ans, et l’on se demande ce que nos ministres de la Santé et de l'Écologie ont bien pu faire pour contraindre si peu que ce soit l’industrie à la prudence.
Oui, qu'ont donc tenté les responsables de la santé Kouchner, Douste-Blazy, Guigou, Mattei, Bertrand, Bachelot, Touraine, Buzyn ? Rien. Et pareil chez les ministres de l’Écologie Bachelot, Lepeltier, Jouanno, Kosciusko-Morizet, Batho, Martin, Royal, Pompili. Zéro plus zéro égale la tête à Toto.
Béchu a l'air bien parti pour suivre cette noble route. Revenons à sa décision historique du 27 juin : il donne trois mois à une petite fraction de l’industrie - 5000 entreprises - pour déclarer une utilisation éventuelle des PFAS. Il connaît bien sûr la réponse, mais ça permet de gagner du temps, ce qui n’est pas rien. Lorsqu’on reparlera des PFAS, qui sait où il aura atterri ? À Angers, son fief électoral ? Au secrétariat d’État aux Normes de la charcuterie et de la baguette réunies? Loin du mistigri en tout cas, qu’il aura refilé à un autre préposé.
Au fait, les amis, savez-vous combien il y a de PFAS différents ? Tous les organismes officiels s'accrochent comme des noyés au chiffre ridicule de 4700 assemblages distincts. L’agence publique en charge de notre protection, l'Anses, écrit ainsi sur son site calamiteux : « Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4 000 composés chimiques. »
C'est tellement faux qu’on s’en pince la peau du bras. Le chiffre semble s'inspirer d’un rapport de l'OCDE, en 2007, qui dénombrait exactement 4 730 PFAS. L’agence en charge de l'environnement aux États-Unis ─ l'EPA ─ en comptait 14 735 il y a trois ans. PubChem, sous la tutelle des National Institutes of Health, fait autorité, et en annonce... 6 millions. On parle désormais de 7 millions. Béchu demande a 5000 entreprises d’en rechercher 20 en priorité. Nez rouge, oui.
Bonne nouvelle pour tous les accros au pulvérisateur. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de blanchir le glyphosate. L’agence, qui est chargée de soupeser l’innocuité de l’herbicide le plus aspergé sur la planète, explique ne pas avoir « identifié de domaine de préoccupation critique en ce qui concerne les risques pour l’homme, pour l’animal ou pour l’environnement ». Une belle fleur faite à Bayer, qui a demandé à Bruxelles de prolonger de cinq ans l’autorisation de commercialiser son pesticide vedette. Et un pavé dans la mare des écolos et des toxicologues, qui jugent le glyphosate dangereux et réclament depuis dix ans son interdiction.
En 2017, à peine élu pour son premier mandat, Macron avait promis de bannir de la France le glyphosate d’ici à la fin de 2020. Avant de faire volte-face sous la pression de la FNSEA, le principal syndicat agricole. Et tant pis si l’avis de l’Efsa est en totale contradiction avec celui du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui, en 2015, avait estampillé ladite substance « cancérigène probable pour l’homme ». Des soupçons confirmés six ans plus tard par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les chercheurs français avaient alors non seulement pointé un risque de cancers du système lymphatique, de la prostate, des reins et de la vessie, mais aussi de possibles liens avec les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. N’en jetez plus !
Bayer pourra toujours dire que, l'Inserm et le Circ, c’est du bidon... C.L.
Inès Léraud : « Pour les algues vertes, il n’est pas exagéré de parler de mensonge d’État »
Depuis des années, les algues vertes empoisonnent la Bretagne. Depuis des années, Inès Léraud enquête sur les origines agro-industrielles de cette nuisance et mobilise tous les supports pour alerter : presse, BD et maintenant un film. Entretien.
(...) Comment définiriez-vous ce « système agro-industriel » ? Qui en sont les grands acteurs ?
C’est un tissu industriel, composé de grandes coopératives et de grandes entreprises de l’agroalimentaire, et de différentes instances chapeautées par l’État et par la FNSEA. Il faut comprendre le poids et les leviers d’action dont dispose le syndicat majoritaire agricole en France : la formation des jeunes agriculteurs, les financements agricoles par les banques et les assurances, l’attribution des terres par la SAFER, tout cela est cogéré par la FNSEA. Cela lui donne une assise énorme, les agriculteurs sont presque obligés de voter pour ce syndicat s’ils veulent avoir accès aux terres ou à des emprunts.
La journaliste Inès Léraud avec la rédaction de basta! lors du procès en diffamation intenté par le groupe agro-alimentaire breton Chéritel contre basta! et la journaliste en janvier 2021. Chéritel a retiré sa plainte le jour de l'audience.
La journaliste Inès Léraud avec la rédaction de basta! lors du procès en diffamation intenté par le groupe agro-alimentaire breton Chéritel contre basta! et la journaliste en janvier 2021. Chéritel a finalement retiré sa plainte le jour de l’audience. DR
C’est plus qu’un syndicat ou une simple instance de lobbying, c’est un véritable partenaire de l’État, avec un vrai pouvoir décisionnaire – le documentaire FNSEA, enquête sur un empire agricole de Marianne Kerfriden a montré que la FNSEA participe directement à la nomination des ministres de l’Agriculture.
Il y a un vrai noyautage des instances publiques par l’agro-industrie, dont on trouve des relais à toutes les échelles de la démocratie locale dans les zones rurales, au sein des conseils municipaux, des communautés de commune, des syndicats des eaux… Beaucoup des instances décisionnaires locales qui concernent l’eau et l’environnement sont sous la tutelle de l’agro-industrie, en Bretagne. On peut voir des éleveurs porcins, qui ont détruit des rivières avec des déversements de lisier, se retrouver présidents d’une commission locale de l’eau ! (...) - source -
La Bretagne est une région pourrie jusqu'à la moelle pour les plus grands bénéfices de l'agro-alimentaire au détriment de la santé des populations ! Prendre le pouvoir, c'est facile pour les milliardaires, surtout depuis la chute du mur de Berlin. Il suffit de voir comment les milliardaires ont acheté - sans opposition réelle - les médias qui sont aujourd’hui à leurs bottes, alors, le reste suit,...
Sous la plage, Escherichia coli. Dans le dernier classement sur la qualité des eaux de baignade réalisé par l'Agence européenne pour l'environnement, publié le 13 juin, la France est 210 sur 27. C'est ce qui s'appelle boire la tasse ! Une contre-performance que la ministre du Tourisme s'est bien gardée d'ébruiter avant l'arrivée des estivants sur nos plages. Pas question de doucher l'enthousiasme des vacanciers. Surtout ceux qui ont opté pour la Bretagne, région dont le littoral est le plus cochonné par les épandages massifs de lisier de porc farci aux bactéries fécales comme Escherichia coli.
Treize jours après que l'Agence européenne pour l'environnement a publié ce classement peu flatteur pour la France, le tribunal administratif de Rennes a accusé l'agence régionale de santé (ARS) de Bretagne d'avoir faussé les données fournies à l'Europe depuis 2016 pour établir ledit classement et l'a sommée de corriger sa copie d'ici à deux mois.
Pour embellir le tableau, l'ARS s'est servie d'une faille dans la réglementation. En effet, Bruxelles permet aux Etats membres de ne pas comptabiliser les « pollutions à court terme », celles qui durent moins de soixante-douze heures. Or, en Bretagne, quand il pleut, ce qui est loin d'être exceptionnel, les déjections animales utilisées comme engrais ruissellent dans les rivières, qui vont charger l'abord des plages de bactéries fécales. Le tripatouillage de l'ARS consistait donc à considérer la pluie comme une « pollution à court terme » en fermant préventivement les plages concernées. Les analyses effectuées pendant les soixante-douze heures de fermeture n'étaient donc pas intégrées à la notation. Cette façon de calculer « permet de faire disparaître du classement une grande partie des pollutions », ont estimé les juges rennais. Le pot aux roses a été découvert il y a quatre ans par l'association Eau & Rivières de Bretagne, qui a saisi illico la Commission européenne puis le tribunal administratif (« Conflit », 26/8/20).
Mi-août, quand l'ARS aura rectifié sa copie, la France dégringolera encore dans le classement. La Bretagne, dont 10 % des plages sont plombées par les pollutions bactériennes dues aux élevages intensifs, aligne 14 millions de porcs pour 3,5 millions d'habitants, sachant qu’un seul cochon relargue en déjections trente fois plus d'E. coli qu'un humain. La solution serait de réduire le nombre de cochons... mais le gouvernement ne veut pas se fâcher avec le lobby porcin. Alors E. coli est franco de porc.
Curieusement, je note qu'il y a de plus en plus de touristes immatriculés dans les départements bretons en Charente-maritime...
Accumuler des objets de manière compulsive est seulement un des symptômes d'un trouble qu'il convient d'aborder comme tel.
«Les représentations médiatiques du syndrome de Diogène en donnent une vision biaisée et sensationnaliste.» Le docteur Matthieu Piccoli, gériatre, qui cosigne Le syndrome de Diogène: Comprendre et soigner avec Laurence Hugonot-Diener, sait bien le rejet et la stigmatisation qui accompagnent ce trouble comportemental amenant certaines personnes à accumuler et entasser objets, vêtements et détritus au-delà même des capacités de leur habitat. Il sait aussi combien ce prisme qui conduit à n'envisager que la partie émergée de l'iceberg des symptômes participe à l'incompréhension ainsi qu'au déni du droit à la santé des personnes touchées.
«“Une porcherie”: atteinte du syndrome de Diogène, la locataire laisse à son propriétaire un appartement souillé» en Haute-Garonne en juillet 2022; «La maison de l'horreur: 15 tonnes de déchets accumulés par une personne atteinte du syndrome de Diogène» dans le Tarn-et-Garonne en mai 2023; «À Brest, un syndrome de Diogène a vidé de ses locataires un immeuble de Recouvrance» il y a également quelques semaines... Les titres de la presse sont éloquents et illustrent parfaitement les dires du gériatre.
La parole est donnée aux proches et aux voisins considérés comme des victimes. La personne touchée par le syndrome n'existe plus, seuls comptent les dégâts qu'elle a pu occasionner. Et, fauteuse de trouble, elle est niée dans les souffrances qui ont pu la conduire à s'abandonner à l'accumulation.
Une grande fragilité psychologique
Pour le reste, que savons-nous vraiment de ce syndrome de Diogène? Souvent pas grand-chose, d'où l'importance de donner la parole aux professionnels qui travaillent au quotidien avec des personnes concernées. Pourquoi pas directement à ces dernières?
«Il y a souvent soit une anosognosie [absence de prise de conscience ou une prise de conscience amoindrie des troubles, ndlr] soit une honte dissimulée qui font qu'il est souvent impossible, sinon dangereux, de faire témoigner les personnes. Une de mes patientes m'a confié qu'elle risquerait de se suicider si elle parlait à un journaliste», rapporte la docteure Laurence Hugonot-Diener, psychogériatre et spécialiste du syndrome de Diogène. Pas de gaslighting ici: c'est en conscience et sans volonté d'invisibilisation que nous n'avons pas sollicité de patients.
Des patients qui, contrairement à ce que l'on croit habituellement, ne sont pas tous des seniors. Le syndrome de Diogène, qui toucherait 1,6 personne sur 10.000, concerne en effet également des personnes plus jeunes. Une étude de mars 2000 révélait ainsi que 51% des personnes concernées par ce syndrome ont plus de 65 ans, mais que 37% ont entre 45 et 64 ans et 13% entre 18 et 44 ans.
Qui dit «syndrome» dit ensemble de symptômes qui, combinés, constituent une entité et définissent un état dit «pathologique». Le premier d'entre eux, et celui sans lequel on ne saurait poser un quelconque diagnostic, c'est l'opposition. «La personne a besoin de tout et ne veut rien, elle refuse toute aide», explique Laurence Hugonot-Diener.
C'est sur ce point que l'on comprend l'appellation du trouble, en se rappelant Diogène de Sinope. Philosophe grec du IVe siècle avant J.-C., il vivait dans le plus grand dénuement et dormait dans son tonneau, répondant «Ôte-toi de mon soleil» à un Alexandre Le Grand lui ayant demandé s'il avait besoin de quelque chose.
Pas moins de 1 720 salariés de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (Cnam) vont manquer à l’appel d’ici à 2027 ! Une purge consignée noir sur blanc dans la nouvelle convention d’objectifs et de gestion que l’Assu-rance maladie présentera cet été. La Sécu justifie sa démarche par « un gain de productivité » des agents gérant les dossiers des assurés. Sauf que ses bilans chiffrés disent le contraire !
Selon les chiffres présentés au conseil de la Cnam le 1er décembre dernier, les indemnités journalières versées aux salariés en cas d’arrêt maladie ont été réglées en moyenne au bout de 33,5 jours en 2022. Deux ans plus tôt, c’était 31 jours, pour un objectif fixé depuis 2019 à 27 jours. En cause : un manque de moyens et un logiciel de liquidation des indemnités journalières des travailleurs indépendants... défaillant. Ce système performant a dû être modifié « à 42 reprises depuis 2020 », a noté la Cour des comptes en octobre. Il doit désormais être étendu à tous les salariés...
Une réclamation par téléphone ? Le taux de décroché sur les plateformes culmine à 52 % en 2022, bien en deçà du but affiché de 70 %. Et ça ne va pas s’arranger : au bout de quinze minutes d’attente, la communication est coupée. Non mais allô, quoi...
Agents d’écueil
Dans le même temps, la Cnam veut inciter les assurés à préférer les appels aux visites physiques. Lors du comité social et économique de la caisse d’Ille-et-Vilaine, le 13 juin, la direction a regretté de n’atteindre que 12 % de rendez-vous téléphoniques (pour l’ensemble des réclamations) alors qu’elle en espérait 40 %, détaille Guillaume Danard, de la CFDT. Et pour cause : la caisse est passée de 79 agents d’accueil à seulement 38 entre Et les échanges par mail ? Mauvaise pioche ! L’Assurance maladie procède depuis trois ans à des « archivages », un doux euphémisme pour évoquer la suppression des courriels les plus anciens auxquels aucune réponse n’a été apportée. Elle l’a expliqué à la CFDT en septembre : « Il est préférable de répondre à des mails qui ont 4, 5, 6 jours plutôt que de courir après le stock. »
« C’est un cercle vicieux, décrit un syndicaliste. Les assurés ne reçoivent pas leur versement, ils appellent nos plateformes, on ne décroche pas, ils se rabattent sur l’accueil physique, et les derniers agents en poste se font incendier ! » De son côté, l’Assurance maladie l’assure au « Canard » : « Les discussions se poursuivent. » En espérant qu’elles ne soient pas « archivées » ! - Fanny Ruz-Guindos -