De tous temps, les professionnels de santé ont échangé des avis sur les cas de leurs patients. Cette pratique permet d’éviter des erreurs d’appréciation, et de vérifier des points précis (auprès de spécialistes, bien souvent). À l’heure du recours du monde médical aux messageries non sécurisées du grand public, ces usages se devaient d’être réglementés et tarifés. Alors, dans quel cadre solliciter l’avis d’un confrère et comment coter cet acte ?
01. Téléexpertise : définition
L’acte de téléexpertise médicale (TLE) permet à un professionnel de santé de solliciter l’avis d’un ou plusieurs confrères face à des informations en lien avec la prise en charge d’un patient (analyses, traitements…), à distance via messagerie sécurisée et en présence ou non du patient concerné. Si le patient est absent au moment de l’acte, il convient néanmoins de lui demander son consentement préalable. L’échange ne nécessite par ailleurs pas de vidéotransmission, et diffère de la téléconsultation de patient à médecin. L’avis, sollicité par le “requérant” auprès du ou des “requis”, n’a pas vocation à être donné de façon instantanée : il peut être échangé rapidement, ou dans les heures à jours qui suivent la demande. Par ailleurs, les professionnels de santé non médicaux peuvent également interpeller des professionnels de santé médicaux. Les comptes-rendus de ces échanges sont coordonnés sur la plateforme “Mon espace Santé” et pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la fiche proposée par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Pour obtenir son autorisation dans la maladie d’Alzheimer, le Leqembi (lécanemab) a dû s’y prendre à deux fois. La première fois, l’Agence européenne du médicament lui oppose un rejet. Motif: trop dangereux et pas assez efficace. En effet, le lécanemab provoque des lésions (œdèmes et hémorragies) dans le cerveau, fréquentes et parfois graves, et il ne stoppe pas le déclin cognitif (il le ralentit très légèrement).
Qu’à cela ne tienne. Le laboratoire revoit sa copie. Les personnes les plus à risque de subir ces effets indésirables sont celles qui portent deux copies d’un gène particulier, le ApoE4. Aussi, le labo décide simplement de les exclure de leurs résultats. Et tant pis si, précisément, les porteurs de ce gène sont aussi les plus prédisposés à développer une maladie d’Alzheimer...
Avec ce tour de passe-passe, l’efficacité reste médiocre, mais les dangers semblent moins dramatiques (les hémorragies cérébrales ne se produisent plus que chez 13 % des patients contre 17 % précédemment). Et ça marche : il obtient son autorisation pour les malades n’ayant pas de gène ApoE4 ou une seule copie. Ironie de l’histoire, le labo savait avant même le début des essais cliniques que les risques étaient majorés pour les porteurs de ApoE4. Tous les participants ont donc été testés. Mais... ils n’ont pas été informés du résultat !
Un silence contraire à l’éthique la plus élémentaire puisqu’ils se sont engagés à participer à ces essais sans connaître leur niveau de risque réel. Cette révélation, faite par le New York Times, montre une nouvelle fois que la quête des profits financiers prime sur la santé des patients, ici au mépris de leurs droits.
L'industrie pharmaceutique aurait des scrupules ? On rêve... S'il le fallait encore, cet exemple nous rappelle ce qu'elle est réellement. ( plus >wikipedia )
Les Sages ont censuré ce vendredi 28 février plusieurs articles de la loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2025. Dont celui qui prévoyait d’instaurer une pénalité pour les patients n’honorant pas leur rendez-vous chez le médecin.
Exit la «taxe lapin». Le Conseil constitutionnel a censuré ce vendredi 28 février plusieurs articles de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, notamment un qui visait à instaurer une pénalité pour les patients n’honorant pas leur rendez-vous chez le médecin, surnommée «taxe lapin».
Les Sages ont été saisis par un recours de députés insoumis, qui estiment notamment qu’une telle pénalité conduirait à restreindre l’accès aux soins « pour les personnes ne disposant pas de système de paiement dématérialisé ». L’article prévoit que la prise de rendez-vous puisse être subordonnée à une pré-autorisation bancaire permettant le paiement de la pénalité, et renvoyait à un décret la fixation du montant de la pénalité ainsi que le délai raisonnable d’annulation d’un rendez-vous.
En 2020, la Commission avait proposé de mettre en place un logo nutritionnel harmonisé et obligatoire au sein des 27. Soutenu par la communauté scientifique, le Nutri-Score faisait figure de favori. Mais selon les informations de la cellule investigation de Radio France, la Commission y a renoncé.
C'est une petite phrase d'apparence anodine mais qui enterre de fait l'idée d'un Nutri-Score obligatoire partout en Europe. Le 24 mars 2023, le directeur général à l'Agriculture au sein de la Commission européenne Wolfgang Burtscher doit s'entretenir avec les responsables du groupe Schwarz, propriétaire des magasins Lidl. Lors de ce rendez-vous, la question sensible d'un logo nutritionnel harmonisé et obligatoire au sein des 27 doit être abordée. Pour préparer l'entretien, les services de la Commission ont résumé quelques "messages clés" dans une note interne. "La proposition de l'UE ne copie/collera aucun système existant", peut-on lire dans ce document obtenu fin 2024 par l'ONG Foodwatch et que la cellule investigation de Radio France révèle aujourd'hui.
Dans le paragraphe qui suit, la Commission précise : "Nous comprenons qu'un système d'évaluation (similaire à Nutri-Score) est facile à comprendre pour les consommateurs. La DG AGRI [direction générale de l'Agriculture] n'y voit pas d'objection." En clair, le futur logo européen pourrait ressembler au Nutri-Score, mais ce ne sera pas le Nutri-Score. "C'était politiquement trop sensible de proposer le Nutri-Score. Cela aurait été trop dur à avaler pour les Italiens", analyse Suzy Sumner, la responsable du bureau de Foodwatch à Bruxelles. Interrogée, la Commission répond qu'elle ne souhaite faire "aucun commentaire sur des documents qui ont fuité".
Depuis une quinzaine d’année, une fable nous est servie sur un plateau par les industriels : la méthanisation transformerait des déchets en énergie verte et amenderait les sols pour le plus grand bonheur des paysans et paysannes… Il s’agit pourtant d’une industrie subventionnée à outrance qui pollue l’environnement et appauvrit les sols, avec un rendement énergétique très médiocre. Physicien et chercheur au CRISMAT, Daniel Chateigner nous détaille cette imposture.
Le nombre de méthaniseurs explose. En France, 150 à 250 usines sortent de terre chaque année depuis 2018. Sur les 2000 unités actuelles, plus de 500 accidents ont déjà été recensés depuis leur mise en service (incendies, explosions, pollutions, etc), causant même la mort de plusieurs personnes. Ces trois dernières années, la méthanisation engendre une pollution aquatique par mois en moyenne. À Chateaulin (Finistère) en 2020, plus de 150 000 personnes ont été privées d’eau potable pendant une semaine après le déversement des résidus de fermentation dans l’Aulne. À cela s’ajoutent les odeurs nauséabondes ainsi que la pollution de l’air et des sols alentours. Tout le long de la chaîne de production, des émissions nocives et toxiques sont avérées, comprenant des composés organiques volatiles (plus de 50 dont des molécules cancérigènes), des métaux lourds, des bactéries antibiorésistantes (plus de 30 espèces), des résidus médicamenteux, des nano- et micro-plastiques, des pathogènes divers et dangereux, des dérivés génétiques, des PFAS3… Le mythe de l’énergie verte s’écroule déjà.
À l’heure où l'État souhaite réaliser des économies, votre article sur la fin de vie des médicaments périmés (QC n° 641) prend tout son sens. Ces derniers sont effectivement détruits, même si leur emballage est intact ou leur date de péremption, non dépassée. « Des personnes en auraient besoin, mais la traçabilité m'oblige à les jeter. C'est honteux », m'a confirmé le pharmacien à qui je rapportais des comprimés prescrits à ma mère. Le médecin avait indiqué 7 jours de traitement 3 fois par jour, soit 21 unités. Une boîte n'en contenant que 20, on lui en avait donc remis deux. Entretemps, ma mère a séjourné à l'hôpital, qui « ne peut pas utiliser des produits venant du domicile ». Idem avec un stylo d'insuline entamé : il a fini à la poubelle. Sans parler des gens qui ne vérifient pas leur stock avant d'aller à la pharmacie. « C'est sur l’ordonnance, je prends ». se disent-ils. Et c'est comme ça que des médicaments s'accumulent dans les armoires de millions de Français. Danièle Prévost, par courriel
Les médicaments non périmés détruits. D'aucun se sont aussi demandés pourquoi on ne pouvait ouvrir une boite de médicaments sans la déchirer... A ces deux questions, réponse facile : vu le nombre de scandales de reventes frauduleuses de médicaments rapportés par les clients aux pharmacies ( certains pharmaciens avaient même une seconde pharmacie à cet effet au sous-sol ) l’État a décidé d'un emballage devant être arraché. La destruction pure et simple des retours empêche aussi de lucratifs trafics.... Quant à avoir plus de médicaments que nécessaire chez soi, les bien trop nombreuses pénuries organisées par l'industrie pharmaceutiques entrainent les patients à stocker leurs médicaments indispensables.