Banalisés et perçus comme dénués de risque, les compléments alimentaires sont à prendre avec précaution, détaille l’agence sanitaire Anses, exemples à l’appui.
Les ventes de compléments alimentaires auraient augmenté de plus de 56 % depuis 2019, selon l’association NèreS, qui représente les labos pharmaceutiques, qui produisent aussi des compléments alimentaires. Leur consommation est perçue comme anodine. L’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation Anses, est d’un tout autre avis. On peut consommer des compléments alimentaires, mais pas n’importe comment. Il est souvent utile de demander conseil et de ne pas trop en attendre.
En a-t-on vraiment besoin ?
Selon le dernier Baromètre de l’esprit critique, publié la semaine dernière, 37 % des personnes interrogées estimaient que les compléments alimentaires peuvent compenser une mauvaise alimentation. C’est généralement faux.
Avec des bémols, les végétaliens ont besoin de compléments de vitamine B12 absente des végétaux. Les personnes allergiques aux poissons ont intérêt à prendre une complémentation en Omega 3.
Mais il ne faut pas croire que « le plus c’est le mieux » affirme Irène Margaritis, adjointe au directeur d’évaluation des risques à l’Agence de sécurité sanitaire Anses. Si l’on a une alimentation variée et équilibrée, il n’y pas besoin de compléments alimentaires nutritionnels. Il est vrai que ce ne sont pas les seules vertus affichées du vaste panel de compléments alimentaires : minceur, sommeil, boost de l’immunité (une allégation souvent discutable), cure détox (la notion même de cure détox est une allégation non fondée selon la science).
Royan : un cabinet de téléconsultation autonome va enrichir l’offre de soins
Infrastructure connectée de 15 mètres carrés, cette Box Médicale va être installée boulevard de la Marne à compter du 11 avril. Mode d’emploi
Une solution innovante et complémentaire à la médecine de ville pour faire face, aussi, aux déserts médicaux. L’installation d’une Box Médicale, cabinet de téléconsultation connecté, dans le quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) de l’Estuaire, boulevard de la Marne à Royan, n’est plus qu’une question de jours. Sa mise en service, prévue le 11 avril 2025, vient d’être détaillée.
Après les inaugurations de la Maison de santé pluridisciplinaire du quartier Renaissance, en novembre 2022, et du nouveau pôle santé Médecin général Valérie-André, en octobre 2024, la municipalité royannaise cherchait à proposer une offre de soins dans ce secteur dépourvu de la station balnéaire. L’option, illusoire, de faire venir de nouveaux médecins généralistes a été vite écartée au profit de cette solution proposée par cette start-up 100 % française créée par trois associés.
Cette infrastructure médicale connectée de 15 mètres carrés, conçue à partir d’un conteneur recyclé et équipée de matériel de téléconsultation, permettra aux patients d’avoir accès à un médecin généraliste à distance pour des soins non programmés avec la possibilité de réaliser des examens cliniques comme la prise de tension, de température ou l’utilisation d’un oxymètre qui mesure le niveau de saturation en oxygène dans le sang.
Dans la nuit de lundi à mardi, les députés ont approuvé à l'unanimité une proposition de loi sur la refonte du métier d'infirmier : ainsi, ils peuvent désormais faire des consultations et prescrire certains médicaments.
C'était une demande de longue date des infirmières et infirmiers : leur champs de compétences est élargi. Les députés se sont mis d'accord à l'unanimité pour voter une réforme de la profession. Désormais, les infirmiers pourront prescrire certains médicaments et mener des consultations avec des patients. Si certains médecins n'approuvent pas cette proposition de loi, estimant que les infirmiers pourraient empiéter sur leurs plates-bandes, les infirmiers eux-mêmes se disent globalement soulagés.
Céline Durosay, la présidente de la CNI, la Coordination Nationale Infirmière à l'Hôpital Nord Franche Comté, a exprimé ce soulagement sur l'antenne d'ici Belfort Montbéliard : " En modifiant certains articles de ce code de santé publique, elle élargit le droit à prescription qu'on a déjà, mais qui n'est plus du tout en corrélation avec la réalité de l'exercice au quotidien. Je vous donne un exemple. On peut prescrire et injecter des vaccins, on ne peut pas prescrire du sérum physiologique ". Le métier d'infirmier n'avait pas été repensé depuis 2004.
" On n'a pas encore la liste des traitements que l'on pourra prescrire ou des examens complémentaires également qu'on pourra prescrire. On a quand même un ordre de gamme sur les sérums physiologiques, les antiseptiques locaux, certains pansements complexes qu'on ne pouvait pas jusqu'à présent, ou en prescription ", précise Céline Durosay.
Des discussions doivent s'ouvrir sur le dernier trimestre de l'année, mais pour l'instant, rien n'est précisé dans cette proposition de loi. - source -
Quand il y a vote à l'unanimité, ça craint pour la pluralité des idées... Tant qu'à faire : quand les aides-soignant(es) pourront avoir des compétences élargies et remplacer les infirmier(es) ? De pire en pire, la déliquescence organisée de la santé en France se porte de mieux en mieux !!!
J'ai beaucoup de respect pour ces professionnels toujours présents mais au regard de mon usage, 1 infirmière réellement compétente sur 5 intervenantes différentes et la seule infirmière IPA - qui se prenait pour un médecin- n'a même pas été capable de renouveler une ordonnance de mon médecin sans erreurs graves ( minoration d'une quantité et oubli d'un autre médicament indispensable ), heureusement que j'ai vérifié !... Qu'en disent les pharmaciens qui pourront être aussi être tenus responsables s'ils donnent des médicaments provenant d'ordonnances frelatées d'infirmier(es) ?
En France, le taux de mortalité infantile s'élève à 4,1 décès pour 1.000 naissances, un chiffre en constante augmentation. Comment expliquer que, chaque année, près de 2.800 bébés meurent avant leur premier anniversaire et que 70% d'entre eux décèdent à la maternité ? Les journalistes Sébastien Leurquin et Anthony Cortes analysent ce phénomène dans l'enquête 4,1 – Le scandale des accouchements en France (Buchet-Chastel), parue le 6 mars. Nous en publions ici plusieurs extraits.
Quand la distance devient une perte de chance
Elles sont en voie de disparition: 75% des maternités qui jalonnaient le pays ont fermé au cours des cinquante dernières années. En 2024, le ministère de la Santé ne recensait plus que 457 maternités en France, contre 1.369 en 1975. […]
Dans les années 1970 un long processus de restructuration et de regroupement des maternités s'engage, avec une diminution de leur nombre et une augmentation de leur taille. Les structures se modernisent et celles qui ne peuvent pas suivre sont fermées.
Au fil de notre enquête nous constatons toutefois qu'au nom de la sécurité et de la qualité des soins, en réalité, la distance n'a cessé de croître entre les maternités et les femmes. En France, elles sont désormais plus de 900.000 en âge de procréer à vivre à plus d'une demi-heure d'une maternité. Et la part de celles résidant à plus de 45 minutes a augmenté de 40% depuis 2000. Or, d'après une étude menée en Bourgogne, un temps de trajet supérieur à 45 minutes double le taux de mortalité périnatale. Les femmes les plus exposées résident, comme souvent, dans les zones rurales et périphériques où la désertification médicale s'étend déjà de façon alarmante; au point d'atteindre parfois des niveaux extrêmes.
La fin d’un juteux bizness ? Après avoir tergiversé neuf mois, Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, a signé, le 24 février, une lettre de mission adressée à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) concernant « les pratiques de dialyse et la maladie rénale chronique ».
Avec un bémol, toutefois : la mission, à l’origine, devait débuter par le contrôle d’un établissement nancéen appartenant au groupe Elsan, le leader tricolore des cliniques privées. Finalement, l'Igas ne s’appesantira pas sur les dérives de l’hôpital privé de Nancy. Elle se contentera d’« examiner » le travail de l’agence régionale de santé Grand Est, qui avait ignoré les alertes (Le Canard, 26/2).
Tout démarre en septembre 2022 lorsque deux jeunes néphrologues préviennent la direction de l’hôpital privé Nancy-Lorraine et l’Ordre des médecins des pratiques douteuses de deux de leurs confrères enchaînant les dialyses à un train d’enfer : ils ont deux fois plus de patients sous dialyse que le nombre autorisé par la réglementation. Or une partie de ces lourds traitements d’épuration du sang est inutile, voire dangereuse.
Une solution au gâchis de médicaments serait, au lieu de les détruire, d’en faire don à des associations qui les distribuent aux pays pauvres. Pour ma part, je connais une dame qui est en relation avec un prêtre au Bénin et qui se charge de ces envois. Ce prêtre ayant des relations médicales dans sa famille, il leur transmet ensuite les médicaments reçus. Nous sommes ainsi sûrs que ces médicaments vont au bon endroit. (Thérèse B., par e-mail)
L’idée est généreuse, mais elle ne rend pas forcément service aux populations des pays concernés. Quand l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est penchée sur la question en 1999, elle a pointé plusieurs écueils à cette stratégie.
D’abord, la qualité des médicaments fournis n’est pas garantie, notamment en raison des conditions variables dans lesquelles ils ont été conservés au domicile. Ensuite, les médicaments que l’on donne correspondent rarement aux besoins réels des pays auxquels ils sont livrés, et leurs notices ne sont pas rédigées dans la langue parlée par la population. Troisième problème de taille : il est impossible de prévoir quels médicaments seront donnés. Cela génère de l’incertitude pour le système de santé ainsi que pour les soignants et les patients - particulièrement en cas de maladie chronique.
De plus, outre les risques de détournement, l’OMS estime que ces dons empêchent la mise en place de politiques de santé par les pays destinataires. C’est pourquoi, depuis 2009, la redistribution de médicaments à des fins humanitaires est interdite en France. Les associations humanitaires et les ONG doivent donc s’approvisionner directement auprès des fabricants. Cela présente plusieurs avantages : garantir la qualité des produits et répondre précisément aux besoins locaux.