l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées...


-> Elections européennes le 9 juin, allez voter pour contrer ceux qui vous détroussent et vous oppriment depuis des décennies sans aucun état d'âme !...

> des médecins ou des commerçants de santé ?

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
Classé dans : santé Mots clés : aucun

        Mon médecin généraliste est formidable. Toujours disponible du lundi-matin au vendredi-soir, à l'écoute de tous, sérieux et parfois austère dans son complet gris à cravate impeccable, cet homme est inépuisable. Il commence sa journée vers 8h pour sa tournée matinale chez ses patients puis il prend à peine le temps de manger pour ouvrir son cabinet à 14h où il reçoit sans rendez-vous. On ne sait jamais à quelle heure il remonte chez lui (il habite l'appartement du dessus, on voit parfois dans l'escalier passer ses enfants bien peignés qui fréquentent l'école privée du coin). Une fois, il m'a reçu vers 20h30, j'avais des plaques rouges dans le dos et ma mère avait préféré l'appeler pour lui demander son avis. Après m'avoir diagnostiqué un zona intercostal et délivré une ordonnance puis l'adresse de la pharmacie de garde, il a fermé la porte de la salle d'attente où patientait encore deux ou trois personnes. En général, il finit sa journée vers 21h30, satisfait du devoir accompli. Comme il me l'a plusieurs fois répété, il a un devoir envers la société et lui, il vient travailler tant qu'il tient debout. C'est un homme très aisé, respecté dans le quartier, qui roule dans une belle voiture de luxe qu'il gare où bon lui semble. Personne n'y touche, car cet homme est estimé de tous, sa bagnole est la récompense de son dévouement. Il gagne de l'argent, mais s'adapte à ses patients ; ainsi je ne paie que moitié prix la consultation en tant qu'étudiant. Il se trompe rarement dans ses diagnostics qui sont des sentences non discutables, car il a du métier. Pour être juste, ses collègues que je consulte parfois en province sont du même calibre, mais il faut parfois patienter quelques heures dans leur salle d'attente. Que demander de plus ?

            Vous avez bien lu et vous ne rêvez pas. J'habite bien en France et non au Groenland. Sauf que je viens de vous narrer des faits qui remontent à 1990 et ce que je vous ai décrit serait de la science-fiction aujourd'hui. Les temps ont hélas bien changé. Peu soucieux de la santé et du bien-être de ce cheptel de brebis qu'est le peuple pour nos princes républicains, des quotas stricts (les fameux numerus clausus) ont été mis en place pour limiter le nombre de diplômés en médecine. Puis il y a eu la féminisation de la profession, la peur de travailler seul(e) dans un cabinet face à un public de plus en plus difficile (dont les toxicomanes), de tout gérer avec la sécu, ainsi que l'explosion des prix de l'immobilier qui rendent difficile l'installation d'un jeune médecin dans les grandes villes...

        Comme toujours, nos pouvoirs publics n'ont rien vu venir, rien anticipé, ils n'étaient soucieux que d'économies avec les agences régionales de santé et de privatisations. Personne n'a voulu admettre que féminiser la société, c'est multiplier le temps partiel. Personne n'a compris que les médecins préféraient les maisons de santé avec des horaires, des secrétaires, un agent de sécurité. Quand les allemands en sont à rouvrir des polycliniques (une réussite de l'ex-RDA), nous fermons les petits hôpitaux de proximité. C'était une question de choix, d'intégrité et de courage politique, de compétence et de bienveillance à l'égard des français.

          Donc aujourd'hui, quand vous êtes grippés, covidés et que vos dents vous lancent dans la bouche, médecins et dentistes vous répondent "ici on ne prend pas les nouveaux patients". Quand il ne s'agit pas des nouveaux "clients" (vécu dans l'Aisne il y a quelques années). Débrouillez-vous, souffrez en silence, ou allez voir à cent kilomètres. Le site Doctolib ne vous aide guère, et révèle surtout les nouveaux horaires de fonctionnaire de mairie de nos docteurs. Créneaux de 8h20 à 12h00, de 14h30 à 19h00. En dehors, allez pleurer aux urgences.

          Allez, je ne suis pas le plus à plaindre. J'ai un médecin traitant (un privilège dont bénéficie la moitié de la population d'Eure-et-Loir où je réside). Il est jeune, parle peu, est habillé en blouse-baskets, me donne des arrêts de travail à gogos. Il faut cinq jours pour décrocher un rendez-vous chez lui, prévoir ses maladies à l'avance, son secrétariat dématérialisé ne répond jamais. C'est lui ou rien, hormis la téléconsultation. Il ne se déplace jamais chez ses patients à l'image de ses confrères, il vend de la santé, sans empathie ni sens civique pour autrui. Voilà vos nouveaux médecins, des commerçants du soin médical...

          On peut toutefois téléconsulter à la pharmacie du coin, ce qui fait plus que dépanner. La consultation en visio va devenir la norme pour renouveler un médicament, soigner une maladie chronique (rhume des foins, asthme, diabète...) ou délivrer un arrêt de travail pour la grippe. Autant profiter des avancées numériques. Cela donnera des situations cocasses : tirer la langue devant votre écran, montrer votre dermatose mal placée chopée à la piscine ou vos crottes d'oreille, mais il faut savoir s'adapter...

          Concrètement, que pourrait-on faire dès lundi prochain pour arranger les choses ? A défaut de former les jeunes médecins au civisme et au respect pour leurs concitoyens, les infirmières chevronnées pourraient être autorisées à délivrer des ordonnances pour des soins de base, les pharmaciens pourraient délivrer les traitements de base voire des arrêts de travail courts pour les pathologies de saison. A défaut de prendre en charge les 30 à 50 euros demandés par nos docteurs Knock pour bénéficier de leur attention, pourquoi ne pas donner gratuitement du paracétamol dans les pharmacies ? Pourquoi de pas ouvrir un service d'accueil d'urgence dans chaque faculté dentaire, ce qui permettrait aux étudiants en dernière année de se faire la main utilement ?

          Tout est question de volonté politique. Faire sauter les numerus clausus dans les facs de médecine ne résoudra qu'une partie du problème. Quand on devient médecin pour l'aisance financière uniquement, sans conscience collective, ni empathie pour les autres, on n'est qu'un vulgaire marchand de soins, à l'image de trop nombreux "soignants" de la nouvelle génération. Nous avons tous vécu ces dernières années des situation impensables il y a quarante ans. Un service d'urgence d'hôpital qui éjecte un de vos proches en mentant dans le rapport d'intervention sur le taux d'oxygène, un dentiste qui ne "reconnait pas" une carie, un phlébologue qui pique au hasard sans doppler pour encaisser 90 euros... Sans parler du manque de courage des milieux médicaux libéraux durant la pandémie de covid-19 (cabinets fermés et refus de recevoir les patients...).

           Pour finir sur du positif, je vous narre mes dernières scléroses de varice par le vieux phlébologue que je retourne voir depuis quelques temps à 90 kms de mon domicile, avec autorisation d'absence de mon employeur (comment faire autrement ?). Il pique dur, ne cache rien, il parle volontiers. Il peste contre la féminisation de la santé, contre les pouvoirs publics, contre la vaccination covid-19 qui a multiplié les cas de thromboses et d’œdèmes. "Pfizer a empoisonné tout le monde, s'en est mis plein les poches..." Il travaille du matin au soir du lundi au vendredi, n'a jamais connu le temps partiel, il prend peu de vacances. Il parle aussi comme nous de la politique, du souverainisme, des problèmes sociétaux ; on souffre pour le bien quand on passe entre ses mains et en plus on prend plaisir à échanger avec lui. Remercions-le pour son dévouement.

          Comment donner un avenir au pays sans médecins dignes de ce nom ? Comment demander aux gens de faire des gosses dans ces conditions ? Pourquoi personne n'ose aller contre les syndicats de médecins et autres lobbies de la santé ? Remercions toutefois les jeunes internes des hôpitaux qui triment dur pour sauver des vies, et souhaitons leur de conserver un peu d'humanisme quand ils exerceront à leur compte... ( Jean de la Beauce ) - source -

" Comme toujours, nos pouvoirs publics n'ont rien vu venir, rien anticipé,Oh que si ! Ils savent exactement les conséquences de leurs décisions mais savent bien jouer les imbéciles pour éviter d'en supporter la responsabilité...

Il est exact qu'avant les RdV n'existaient pas, on attendait parfois longtemps mais on était reçu dans la journée et le temps nécessaire pour être compris et soigné... Aujourd'hui, le système des RdV - tous les 1/4 d'heure voire les 10 minutes - est inutile car il nous fait poireauter au minimum 3/4 heure voire 1 heure avant d'être reçu ! 

Mais le pire, c'est l'absence de concurrence. Ces médecins ne vous écoutent pas ou ne répondent plus après que l'on ait exposé le premier motif de notre venue ! C'est un nouveau médecin dans la maison de santé, où je vais, qui donne l'explication car il n'a pas hésité de mettre une affiche sur laquelle il indique "... votre médecin référent Dr... vous remercie : - de préparer votre carte vite - deux motifs maximum pour une consultation. Ce même nouveau médecin indique sur une autre affiche : "... La première consultation avec le Dr... ( déclaration de médecin traitant et étude de votre dossier ) comporte un dépassement d'honoraires de 15 euros restant à votre charge."

Quant aux spécialistes, mes prochains RdV viennent d'être placés le 10 mars 2024 et le 8 mai 2024 dans deux villes à 30 et 45 kms de chez moi !...

ET on ne parle pas des hôpitaux publics devenus des mouroirs ; quant aux cliniques privées, ce sont des piscines de luxe pour  requins aux dépassements d'honoraires exorbitants...