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> les supermarchés remplissent les poubelles du don alimentaire

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          On sert de poubelle. » Depuis quelques années, les bénévoles de l’aide alimentaire ont la rage. En cause ? L’obligation de devoir jeter une bonne partie de ce qu’ils reçoivent de la grande distribution. Depuis la loi Garot, en 2016, les supermarchés ont l’interdiction de détruire leurs invendus alimentaires encore consommables et l’obligation de signer une convention avec une ou plusieurs associations pour les leur donner. Ces denrées doivent présenter une date limite de consommation (DLC) supérieure à quarante-huit heures, sauf exception.

          Problème : selon une récente étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 16 % de ces dons sont directement jetés par les associations : les fruits et légumes arrivent souvent trop abîmés, et les dates de consommation sont dépassées. A en croire le témoignage de ce directeur d’une épicerie solidaire à Nanterre, ce pourcentage pourrait même être sous-estimé. « Les bénévoles sont découragés quand ils voient ce qu’ils sont obligés de balancer », déplore François Soulage. A Flers, dans l’Orne, 60 % de ce que donne au Secours populaire un supermarché peu scrupuleux file directement à la poubelle ! Contactée, la Fédération du commerce et de la distribution n’a pas souhaité commenter ces chiffres.

Passe-passe fiscal

          La loi permet pourtant aux supermarchés de défiscaliser ces dons. Ces commerces sont donc payés pour que d’autres mettent à la poubelle des denrées dont ils ne savent plus quoi faire... L’Ademe alerte : ce tour de passe-passe fiscal représente, selon elle, 65 millions d’euros de manque à gagner pour l’État.

          Pire, la gestion de ces déchets supplémentaires est ensuite à la charge des collectivités : 10 millions d’euros de dépenses en plus. Sans compter les efforts inutiles des bénévoles français : onze millions d’heures de bénévolat sont nécessaires pour collecter, trier et jeter les aliments avariés des supermarchés.

          La situation est bien connue du ministère de la Transition écologique et de celui des Solidarités, qui reconnaissent « un déficit de contrôles opérés par l’État ». « Un travail est en cours pour optimiser le contrôle de la qualité des dons aux associations », assurent-ils. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, censée faire la police, annonce « un nouveau plan de contrôle pour 2024 ». Il est temps. Depuis 2021, elle a passé 345 établissements en revue. Bilan ? Soixante-six avertissements, deux injonctions de mise en conformité et cinq procès-verbaux pénaux. C’est peu, alors que les besoins en aide alimentaire ne cessent de croître. ( J.C. )