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> à propos du « réarmement civique » des enfants et des adolescents

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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(...) Une jeunesse piétinée

          L’inventaire des mesures qui ont récemment piétiné la jeunesse donne le vertige. On peut retenir deux images saillantes qui caractérisent à elles seules ce régime maltraitant. La première serait ces files d’attente, qui n’en finissent plus depuis la pandémie, d’étudiantes et étudiants en attente de distribution de nourriture ; la seconde celle des lycéens de Mantes La Jolie mis en joue et humiliés par une police heureuse d’assister enfin à la scène d’« une classe qui se tient sage ».

          Tout est concentré dans ces deux images : l’indifférence, l’inhumanité, la cruauté. Elles sont ont des ramifications : l’absence de prise en charge psychologique des jeunes en prise aux angoisses et velléités suicidaires qui saturent les services de psychiatrie pédiatrique ; la poursuite du démantèlement des pôles médicaux-sociaux dans les établissements scolaires ; l’encouragement du recours à la police dans les écoles au mépris des instances disciplinaires qui lui sont propres ; la médiatisation et criminalisation d’une infime minorité de cas d’élèves dérogeant aux minutes de silence ou proférant des propos indéfendables.

          Tout cela relève d’une même logique : la délégitimation du droit à la prise de parole, par la jeunesse elle-même, sur l’avenir sombre qui se dessine, sur leurs doutes, leurs craintes et les idées qu’ils pourraient avoir pour y remédier. Dans la foulée d’un gouvernement hostile à toute parole populaire, la société entière semble fermer la porte à toute considération pour les propos et gestes de sa jeunesse. Il n’y a qu’à écouter les ricanements lorsque des jeunes se mobilisent contre la réforme des retraites, comme si l’avenir du monde ne devait pas les regarder.

          C’est peut-être cette absence de considération et ce mépris qui expliquent l’atonie avec laquelle est accueillie la réforme du lycée professionnel brandie comme un étendard par Emmanuel Macron dans ses vœux pour la nouvelle année, et dont l’un des effets est de transférer dans l’Entreprise une partie des enfants dont l’Éducation nationale avait la charge. Une sérieuse régression historique quand on sait que l’un des combats des fondateurs de l’école républicaine a été de soustraire les enfants des usines pour les mettre à l’école. En roue libre, le gouvernement a désormais un blanc-seing pour poursuivre sa brutalisation sous-couvert de « réarmement civique ».

(...) Mettre la jeunesse au pas

          Comme l’a rappelé le ministre Gabriel Attal, il s’agit de « renverser la sociologie par la pédagogie ». Dans la lignée de la neurobéatitude de son mentor Jean-Michel Blanquer, le gouvernement agite le fantasme d’une pédagogie basée sur des « données probantes » qui déjouerait les pièges du déterminisme social. Ce faisant, on répondrait à l’éternelle question de « comment un enfant apprend ? » et l’environnement social n’aurait plus à être pris en compte dans la réflexion sur la démocratisation scolaire. Quel joli coup ! D’une main recouvrir les inégalités sociales d’un uniforme, de l’autre affirmer haut et fort que la condition sociale n’a rien à voir avec le destin scolaire. De là à convaincre les enfants en difficulté qu’ils ne pourraient pas être ailleurs que là où on les met (orientation précoce, apprentissage, voies professionnelles), il n’y a qu’un pas, et pas le moins pervers puisqu’il s’agit de l’acceptation du tri social par celles et ceux qui en sont les premières victimes. Maltraitance, encore.

          Gare à celui ou celle qui aurait la mauvaise idée de douter ou protester. Là encore le gouvernement ne tarit pas de formules toute faites pour justifier la généralisation du SNU. Il n’est plus question des droits mais d’abord des devoirs de la jeunesse vis à vis de l’institution, devoirs que l’on peut résumer en deux mots : servir et obéir. Voilà à quoi se résume désormais l’idée d’engagement des jeunes et à quoi ressemble le « réarmement civique » de la jeunesse. Si le contexte n’était pas aussi dramatique, on en rirait presque en pensant à toutes ces femmes et hommes qui ont élaboré une pensée de l’école publique. Où sont nos Jean-Jaurès, Ferdinand Buisson, Pauline Kergomard, Louise Michel ou Célestin Freinet ? Il est sans doute temps de nous réarmer intellectuellement et professionnellement en allant puiser chez elles et eux des raisons de résister à cette folle course à la médiocrité et à cette destruction programmée de l’école publique. ( Laurence De Cock ) - source et article complet -

"Uniformiser" la jeunesse et "réaménager" l'histoire, le classique d'une dictature...