l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées...


-> Elections européennes le 9 juin, allez voter pour contrer ceux qui vous détroussent et vous oppriment depuis des décennies sans aucun état d'âme !...

> nos modes de vie sont dictés par le marché

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          C'est le principe même de la marchandisation du monde, et qui dit marchandisation du monde dit marchandisation des existences. Les sphères de l'existence humaine qui échappent encore à l'emprise de la logique marchande fondent comme la neige au soleil du capital. Dans son maître ouvrage, Karl Polanyi a dégagé la notion de « marchandise fictive » pour qualifier les biens non-marchands illégitimement transformés en marchandise par le capitalisme, en l'occurrence : la terre, le travail et la monnaie. Il est peu de dire que ce mouvement de marchandisation n'a pas reflué. « Le néolibéralisme y a ajouté la fiction de l’entreprise marchandise », note le juriste Alain Supiot. Et en effet, la globalisation a mis les entreprises au service de la finance et les États en situation de concurrence fiscale, sociale et écologique. Les entreprises deviennent des marchandises (simples outils de création de valeur pour les actionnaires) et puisque les États deviennent des entreprises...

          Le sociologue britannique Michael Burawoy a avancé l'idée que le « savoir » est également devenu une marchandise fictive, avec le développement du capitalisme cognitif et de l'économie de la connaissance. Même son de cloche chez l'économiste Geneviève Azam : « C'est un choc culturel qui sépare la connaissance, dans laquelle s'exprime et s'accomplit l'humanité, des autres activités de la vie pour la soumettre à l'appropriation et à la loi du marché. » Cette logique décrite par Geneviève Azam peut s'étendre à la vie sociale en général puisque le capitalisme est un « fait social total » (Michéa). C'est d'ailleurs ce que montre le philosophe Mark Hunyadi lorsqu'il parle de la « tyrannie des modes de vie ». Il met au jour un des paradoxes de l'époque : par la promotion libérale des droits individuels, chacun se trouve garanti et protégé dans son statut à un niveau jamais atteint dans l'histoire de la civilisation occidentale, mais ce règne de l'individu roi atomisé est simultanément la meilleure garantie pour les systèmes instrumentaux (économiques, financiers, technoscientifiques...) d'enrégimenter les vies collectives. Qui a été consulté pour la généralisation de Burger King, des QR codes, des écrans publicitaires et des caisses automatiques ?

          Les émotions humaines elles-mêmes ont été marchandisées, rationalisées, processualisées, ce que la sociologue Eva Illouz appelle « le capitalisme émotionnel » : « Les actes de consommation et la vie émotionnelle s'entrelacent désormais jusqu'à devenir inséparables. » Que reste-t-il de l'humanité, lorsque même l'amour n'est plus un miracle ? ( Maxime Le Nagard ) - extrait de la revue " Front Populaire " n° 15 trimestriel décembre 2023 / janvier - février 2024 )