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> le séparatisme climatique des ultrariches ( partie 2/2 )

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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Îles privées, piscines fortifiées... Ces boîtes qui font du blé sur la survie des riches

          L’effondrement est devenu un marché comme un autre. Pour accompagner les ultrariches en quête d’évasion face à la crise climatique, tout un business s’est développé. Depuis trois ans, avec les confinements successifs et la menace de la guerre, le secteur, en plein boum, surfe sur l’angoisse apocalyptique.

          Construction de bunkers, achat de propriétés survivalistes « clés en main », yachts prêts à voguer sur les eaux internationales, réseaux secrets de fermes autonomes… Les entrepreneurs proposent à leurs clients fortunés toute une déclinaison d’offres pour se préparer sereinement à la fin du monde.

          L’intellectuel américain Douglas Rushkoff, qui a mené une enquête sur le sujet, raconte même dans le Guardian comment de nouveaux métiers émergent : des agences immobilières spécialisées dans les logements « résistants aux catastrophes », des entreprises du BTP tournées vers les « habitations souterraines », des sociétés de sécurité privée offrant toutes sortes de « gestion des risques ». Les ultrariches sous-traitent à des experts des plans d’évacuation d’urgence et sollicitent des services médicaux spécialisés.

Les yachts, une valeur refuge

          L’effondrement fait partie des sujets les plus discutés au sein de la communauté des ultrariches, à en croire un article du Guardian paru il y a déjà près de dix ans. À Davos, où se tient le Forum économique mondial, de nombreux gestionnaires de hedgefunds planifieraient ensemble leur évasion, échangeraient les bons plans et évalueraient les coûts et les bénéfices de telle ou telle option.

          « Les milliardaires sont en permanence dans le calcul, dit le chercheur Édouard Morena à Reporterre. Ils ne veulent rien laisser au hasard et veulent parer à toutes les éventualités. C’est aussi une preuve que les solutions qu’ils préconisent sont bidons ». Si les milliardaires croyaient vraiment que la géoingénierie et le technosolutionnisme vont sauver l’humanité, investiraient-ils autant dans des bunkers et des îles artificielles ?

          Dans tous les cas, le secteur du survivalisme de luxe est en plein essor. Le New-York Times rapporte que les agents immobiliers spécialisés dans les îles privées ont été submergés de demandes avec la pandémie de Covid-19. Pareil pour les yachts dont les commandes ont explosé. Ces énormes navires ont pu être considérés comme des « micro-États » et « une valeur refuge » en période de crise, estime le sociologue Grégory Salle, auteur de Superyacht — luxe, calme et écocide (éd. Amsterdam, 2021), joint par Reporterre.

          En 2022, au début de la guerre en Ukraine, alors que les sanctions internationales s’abattaient sur l’économie russe, de nombreux oligarques ont tenté de s’échapper à bord de leur navire à l’autre bout du monde. Pendant la pandémie, plusieurs milliardaires américains se sont aussi « confinés » à bord, dans les eaux turquoise du Pacifique ou les Caraïbes.

          De nouvelles sociétés se lancent sur le marché. Le groupe Vivos vend des appartements souterrains de luxe dans des entrepôts de munitions de la guerre froide, des silos à missiles et d’autres lieux fortifiés dans le monde entier. Tels des centres de villégiature miniatures du Club Med, ils offrent des suites privées pour les individus ou les familles, ainsi que des espaces communs plus vastes avec piscines, jeux, films et restaurants. La société vient de racheter 600 anciens bunkers militaires dans le Dakota du Sud et voit ses ventes décoller.

          « Quelle que soit la menace, nos abris sont construits et conçus pour résister ou atténuer à peu près tout, du déplacement des pôles aux super éruptions volcaniques, aux éruptions solaires, aux tremblements de terre, aux tsunamis, aux pandémies, aux frappes d’astéroïdes, […] aux explosions nucléaires, […] aux catastrophes biologiques ou chimiques, au terrorisme », vante la société sur son site internet.

Un bunker à 1 milliard d’euros

          Fort de son succès américain, la société s’est lancée à la conquête du marché européen. Première cible : l’Allemagne, où le complexe « Vivos Europa one », construit dans une montagne de Rothenstein (Thuringe), a été estimé à plus d’1 milliard d’euros. Considéré comme le bunker le plus sûr d’Europe, il est aussi le plus fastueux.

          Plus modeste, l’entreprise concurrente Lynch’s Rising S propose des bunkers « Aristocrat » à plus de 8,2 millions d’euros qui comprennent une piscine et une piste de bowling. Elle propose aussi une offre pour « petit budget » à partir de 37 000 euros avec une cachette d’urgence enfouie de 2,5 mètres sur 2,5.

          Oppidum est une autre entreprise qui a le vent en poupe. Cette société suisse vend « des résidences souterraines fortifiées ultraluxe », « totalement sécurisées », « aménagées et entièrement sur mesure ». Leur promesse : « Vous pouvez être sûr que vous, votre famille et vos biens les plus précieux ont un endroit sûr et confortable à portée de main aussi longtemps que vous en avez besoin, quoi qu’il arrive dans le monde extérieur ». Pour la modique somme de 8 à 15 millions de dollars, soit environ 7,5 à 14 millions d’euros.

           L’entreprise insiste sur le bien-être des futurs résidents. Il s’agit d’entretenir la « santé psychologique à long terme » grâce à des « ampoules imitant la lumière naturelle, des piscines, des jardins artificiels et des caves à vin ».

Des fermes bio surveillées par des milices

          Dans son livre Survival of the richest, Douglas Rushkoff évoque aussi le projet d’un ancien ambassadeur américain JC Cole. En poste en Lettonie pendant la chute de l’URSS, l’ex-diplomate était certain de l’effondrement à venir. Il a créé un réseau de communautés agricoles résidentielles secrètes et totalement autosuffisantes, à moins de trois heures de New-York et gardées par des Navy Seals — les forces spéciales de la marine — armés jusqu’aux dents. Il propose à des milliardaires de s’y réfugier.

          « Quand la chaîne d’approvisionnement se rompt, la population ne recevra plus de nourriture. Le Covid-19 nous a réveillés lorsque les gens ont commencé à se battre pour du papier hygiénique. En cas de pénurie de nourriture, la situation sera vicieuse. C’est pourquoi ceux qui sont assez intelligents pour investir doivent être furtifs et s’intéresser à l’autonomie alimentaire », a-t-il dit à Douglas Rushkoff.

          L’ancien diplomate a mis en place « des protocoles de sécurité à plusieurs niveaux » qu’il avait appris en concevant les propriétés des ambassades : une clôture, des panneaux « pas d’intrusion », des chiens de garde, des caméras de surveillance... Tout cela pour décourager les confrontations violentes. « Honnêtement, je suis moins préoccupé par les gangs armés que par la femme au bout de l’allée qui tient un bébé et demande de la nourriture, confie-t-il. Je ne veux pas être confronté à ce dilemme moral. »
L’apartheid climatique des ultrariches

          Le marché de l’effondrement ne mise ni sur la coopération ni sur l’entraide. Il flatte les penchants égoïstes des ultrariches, les incite à faire sécession et apporte une réponse individualiste à la crise climatique. Douglas Rushkoff note que « les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent dans ce secteur sont ceux qui consistent à faire cavalier seul » ; plutôt que « des oasis », il s’agit de construire des « forteresses ».

          Dès 2019, l’ONU s’est inquiété de cette dynamique. Philip Alston, le rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains s’est alarmé du « risque d’apartheid climatique ». « Une dépendance excessive au secteur privé pourrait conduire à un scénario d’apartheid climatique dans lequel les riches paient pour échapper au réchauffement, à la faim, aux conflits, tandis que le reste du monde souffrirait », alertait-il.

          Le risque est aussi que cette approche individualiste irrigue la société et déborde le cas des grandes fortunes pour toucher la classe aisée dans son ensemble. Comme par mimétisme. En France, des sociétés de constructeurs de bunkers affirment ainsi crouler sous les commandes, qui dépassent largement la petite sphère des ultrariches.

          À défaut d’agir sur les causes du dérèglement climatique, on se construit des refuges, on hérisse des barrières pour se sauver seul, même si c’est une illusion, « Nous sommes tous dépendants des chaînes d’approvisionnements de la civilisation industrielle, les riches encore plus que les autres », souligne Douglas Rushkoff. Les méga feux ne font pas de distinction entre classes sociales... - source -

 

Et tout ceci n'est que la partie immergée de l'iceberg, car de tels "refuges" doivent avoir la particularité certaine d'être secrets...