l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées...



La sempiternelle dramaturgie des campagnes électorales : avant, on rêve, après, on se réveille - Guy Bedos

> par ici le PACtole

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          Macron l'a promis. Ce jeudi, pour calmer la grogne paysanne, il montera au créneau, lors du Conseil européen, pour que Bruxelles cesse d'imposer aux agriculteurs 4 % de terres en jachère. La mesure est vilipendée sur les barrages de tracteurs comme le symbole des règles absurdes dont I'UE accable les agriculteurs au nom de l'écologie. Histoire d'une manip qui va rapporter un peu plus de blé aux céréaliers.

          Depuis 2021, Bruxelles conditionne une partie des aides de la politique agricole commune (PAC) aux efforts que font les agriculteurs pour protéger l'environnement et lutter contre le réchauffement climatique. Parmi les mesures agro-environnementales obligatoires pour toucher l'oseille figurent les surfaces d'intérêt écologique (SIE). En clair, l'obligation d'aménager de façon écolo au minimum 5 % d'une exploitation si elle fait plus de 15 ha, avec, par exemple, des haies ou des bandes enherbées. Une cata pour les exploitants de la Beauce, qui tiennent à garder leurs champs propres comme un sou neuf. C'est là que la FNSEA, le principal syndicat agricole, qui fait la pluie et le beau temps, met la pression à Bruxelles pour que la mise en jachère soit intégrée dans les SIE. Dès lors, il suffit à un céréalier de mettre au repos sa portion de terre la moins fertile pour empocher les subventions européennes. L'occasion de déterrer un gros mensonge de la FNSEA repris par tous les médias : les jachères en France ne représentent pas 4 % des terres cultivables mais... moitié moins. Arrive la guerre en Ukraine ; la FNSEA réclame illico que l'Europe lève, au nom de la souveraineté alimentaire, l'obligation de mise en jachère. Chose faite jusqu'à décembre 2023. Ce jeudi, à Bruxelles, Macron ne va pas se contenter de demander un an de rab, il va aussi tenter de tronçonner les mesures agro-environnementales, au grand dam d'un autre syndicat agricole, la Confédération paysanne, qui milite pour l'agro-écologie.

          Chapeau bas au patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui, grâce à ses 700 ha de céréales, a empoché en 2022, 178 000 euros d'aides de la PAC, auxquels s'ajoutaient 44 168 euros pour sa société de production d'énergie photovoltaïque. Ce gros céréalier oléoprotéagineux dirige, en prime, le géant des huiles Avril, qui touche chaque année de Bruxelles peu ou prou 130 millions d'euros. Rappelons que 20 % des agriculteurs français raflent à eux seuls 35 % des 9 milliards de la PAC. Le grisbi est bien empaqueté.

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