l'union européenne et la finance sont les ennemis cupides, perfides et impitoyables de ses populations surexploitées...



Ceux qui ne sont pas prêts à tenir un discours critique sur le capitalisme devraient se taire sur le fascisme - Slavoj Zizek

> médocs pas chers, plus vite au cimetière !

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
Classé dans : europe de merde, presse, santé Mots clés : aucun

          Comment créer une catastrophe sanitaire, économique et sociale ? Un : confier la production de ces « biens » essentiels que sont les médocs à des grands groupes capitalistes. Deux : les laisser délocaliser leur production à loisir, notamment en Inde. Trois : leur imposer des prix d’achat trop bas pour leurs pilules bleues et roses.

          Il faut en effet maitriser les dépenses de santé, sous le poids desquelles notre pays est en train de crever. Mettre en place une politique de prévention ? Vous rigolez, ce serait tuer le bizness. Contraindre réellement les médecins ? Pas possible non plus, ils sont trop nombreux parmi les élus. Massacrer l’hôpital public ? Alors ça, oui, c’est fait, mais, sauf à demander aux femmes de ménage d’opérer, il n’y a plus rien à gratter question économies.

          Alors, année après année, que fait le Comité économique des produits de santé (Ceps), cet organisme dépendant des ministres de la Santé et de l’Économie, et placé sous l’autorité de la Sécurité sociale ? Il impose des prix d’achat bas aux médicaments remboursés par la Sécu, et les labos n’y peuvent mais. Évidemment, je suis pour ! À mort les salauds de labos, leurs dirigeants millionnaires, leurs salauds d’actionnaires, voui, voui, voui.

            Mais voilà : nos dirigeants aiment la mondialisation, qu’ils voient avec les lunettes roses de leurs potes patrons qui s’en gavent. Et donc il y a un marché planétaire du médoc. Les prix y sont autrement plus élevés que chez nous. D’où une pénurie globale de plein de trucs. Il ne faut donc pas être un génie pour comprendre que nos chers patrons «français» de laboratoire pharmaceutique n’ont pas de raison de livrer la pharmacie de Maubeuge si celles de Séville ou de Bonn leur filent plus de caillasse.

          Et c'est précisément le cas. Même si les chiffres exacts sont à prendre avec précaution, car tout le monde ment dans cette histoire, on parle de 25 % de plus payés par les acheteurs publics au Royaume-Uni ou en Italie par rapport à la France, d’un écart de 30%, voire plus, en Allemagne ou en Espagne. Et même de médicaments «en sortie d’usine » payés 63 % de plus par les autorités sanitaires en Irlande !

          Alors, certes, la part des médicaments dans les dépenses du budget de l’assurance-maladie est passée de 11,7% en 2010 à 8,9 % en 2023. Mais les industriels ont beau jeu de dire que les prix sont désormais trop bas. Et ce sont eux qui décident ! Ils cessent donc de plus en plus souvent de fabriquer des médicaments, prétextant que les prix de vente sont inférieurs aux coûts de production, sans parler des frais de recherche, très élevés.

           Les premiers à se plaindre sont les labos spécialisés dans la fabrication de médocs génériques, les «génériqueurs». Ils sont maintenant soutenus par les pharmaciens, qui, chose assez inédite, appellent à une grève le week-end de la Pentecôte, tellement ils en ont marre de se faire insulter toute la journée par des patients qui ne trouvent pas les médicaments dont ils ont besoin, même quand ils sont vitaux. Il faut dire que la pénurie concerne, à des stades divers évidemment, pas moins de 4 000 références. Oups.

          Bref, on est dans la mouise jusqu’au cou, et il va falloir faire des choix. Si le gouvernement veut réellement mettre fin aux pénuries, il va devoir sérieusement revaloriser les prix des petites boites blanches, quitte à exiger en contrepartie des labos qu’ils fournissent la France en premier. Mais peut-être préférera-t-il ne rien faire? Supprimons les médecins, les pharmaciens - des centaines d’officines ferment chaque année - et les médicaments, et on réduira enfin les dépenses de santé. En plus, ce sera écologique, puisque ces médicaments, souvent inutiles, polluent les eaux de nos rivières pour des siècles. - Gilles Raveaud -

1. « Médicaments : des prix bien moins chers en France qu’en Europe », par Caroline Robin (capital.fr, 12 mai 2023).

Triste réalité à mettre au crédit de Sarkozy, Hollande et Macron, ET de leurs députés ( et "amis" qui ont voté toutes les lois destructrices en la matière...