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Le gouvernement, ce sont des employés de grands groupes, qui font les plans de la prochaine crise, de la prochaine guerre - Demis Roussos

> la France en pleine dé-route

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          Qui s'occupe encore des quelque 1,1 million de kilomètres de routes en France ? Plus grand monde. Depuis la décentralisation, l’Etat a refilé le cadeau aux collectivités locales. Lesquelles, avec la suppression des directions départementales de l’équipement (DDE), sont cruellement dépourvues des compétences techniques nécessaires. Sans compter que prévenir la dégradation des routes n’est pas l’investissement le plus électorale ment rentable.

          Dans un rapport paru en mars 2022, la Cour des comptes estime que « la proportion des surfaces de chaussée exigeant des travaux d’entretien est passée en une dizaine d’années de 43% à 53% » de l’ensemble des routes. Un diagnostic confirmé en 2023 par l’Observatoire national de la route ( ONR, qui réunit les acteurs publics et privés du secteur ), pour qui 19 % des routes se trouvent même « en mauvais état ». Quant au Forum économique mondial, qui organise, notamment, le Forum de Davos, et qui étudie chaque année les performances économiques de ses membres, il affirme que, en matière de « qualité des infrastructures routières », la France a dégringolé de la 1"' place, en 2012, à la 7e, en 2015, et à la 18e, en 2019. Cette dégradation n’est pas sans conséquence, puisque, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, l’état de l’infrastructure routière intervient dans 30 % des accidents mortels.

          Les routes partent en capilotade parce qu’il y a de moins en moins d’argent public pour les entretenir. Les administrations, qui investissaient 11 milliards dans la construction et l’entretien du réseau routier en 2013, n’y consacrent plus, en 2022, que 9 milliards en euros constants, selon un échantillon étudié par l’ONR. Une baisse d’autant plus sensible que le coût des travaux d’aménagement de voirie a, selon l’Insee, bondi d’un quart. Une disette dont n’ont pas souffert les autoroutes, jugées en très bon état. Et pour cause : les sociétés privées qui les exploitent ramassent des péages qui ont augmenté de 20 % en vingt ans. Comme quoi, tout n’est qu’une question d’argent - ou presque.

          Car la volonté politique joue aussi un rôle. Or, elle s’est souvent révélée aux abonnés absents. Avec la décentralisation, l’Etat a voulu se débarrasser du boulet routier. Ce n’est pas pour remettre la main à la poche maintenant, d’autant que priorité a été donnée au rail, avec le plan de développement de 100 milliards lancé par Elisabeth Borne en février 2023.

          Côté collectivités locales (les départements gèrent 380 000 km de bitume, les communes 700 000 km), « l’entretien et l’exploitation [des routes] restent encore trop souvent des variables d’ajustement, en fonction (...) d’autres priorités d’investissement », indique pudiquement la Cour des comptes.

Gênes et tics

          Traduction en bon français par un responsable de Routes de France (une organisation d’entrepreneurs privés) : « Les élus préfèrent couper des rubans pour inaugurer une piscine ou une maison des jeunes que faire des investissements pour éviter des problèmes dans cinq ans, invisibles pour leurs électeurs ». Conséquence, selon la Cour des comptes, « seuls 40 % des départements (...) [ont] réalisé une campagne d’évaluation de leurs chaussées ».

          A en croire un responsable de l’ONR, toutefois, les choses ont changé depuis « l’écroulement du pont Morandi, à Gênes, en 2018, qui a fortement sensibilisé l’opinion publique ». Le gouvernement, qui ignorait le nombre de ponts en France, a lancé en 2020 un plan afin de « recenser et évaluer l’état de ces ouvrages ». Encore quelques effondrements, et les Français pourront espérer rouler en toute sécurité. - Hervé Martin -

On apprend beaucoup dans cet article :
- 30% des accidents mortels en France ont pour cause l'état des routes !!! Après "on" va nous enfumer en désignant du doigt les "vrais" responsables et les nouvelles lois / répressions tous azimuts qui en écoulent !...
- seuls 40% des départements ont réalisé une campagne d'évaluation de leurs chaussées. Les 60% restant semblent pratiquer la technique habituelle en macronie : " pas d'enquête donc pas au courant "...
- il est bien évident que les maires préfèrent investir dans les installations de contrôles et souvent automatiques des stationnements où ils gagnent 2 à 5 fois plus avec les amendes forfaits de post-stationnement qu'avec le paiement normal du stationnement ; sans oublier la forte diminution organisée du nombre de places de stationnement pour améliorer ce très juteux "fonds de commerce" communal.