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> la guerre en Ukraine n’a rien à voir avec l’inflation !

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          (...) nous allons voir quels prix augmentent spécifiquement et pourquoi. Nous verrons que, la plupart du temps, les prix ne varient pas tout seul : des décisions politiques ont des impacts majeurs sur les hausses ou baisses de prix, ainsi que des effets d’aubaine de puissants producteurs. Comprendre que l’inflation (ou plutôt les hausses de certains prix) ne tombe pas du ciel, mais est décidée politiquement, (...)

Énergie : une inflation décidée

La hausse de l’électricité constatée depuis 20 ans est une question purement  idéologique.

          On l’a déjà dit, la théorie néolibérale martèle que le prix optimal d’un produit ne peut s’obtenir que par le principe de concurrence. Il y a donc une volonté de détruire les monopoles publics pour les transformer (en théorie) en marché concurrentiel. Dans le cas de l’électricité (comme pour l’eau, le gaz, ou le train), seule la fourniture du service a été mis à la concurrence, la construction et l’entretien du réseau (qui coûte cher et ne rapporte rien) est laissé aux impôts. Exactement comme pour la privatisation de la téléphonie, celle de l’électricité n’a pas baissé mais augmenté les prix. Déjà, comme pour la téléphonie, il n’y a pas de réelle concurrence entre les acteurs puisqu’ils ne sont pas assez nombreux. Mais en plus, comme il est impossible pour un acteur privé de faire moins cher que le public, on s’arrange toujours pour l’aider, au moins au démarrage. Dans le cas de l’électricité, comme il était impossible pour les opérateurs privés de faire moins cher que le nucléaire, on a mis en place des lois spécifiques :
- D’une part, on leur a permis d’acheter de l’électricité EDF à tarif préférentiel pour le revendre[i]. Cela nous permet de produire de l’électricité avec nos impôts, pour qu’ensuite des acteurs privés l’achètent et nous la revende plus cher.
- De plus des lois ont mis en place des « obligations d’achat à prix garantis » obligeant les consommateurs à acheter d’abord l’électricité fournie par les énergies dites « renouvelables »[ii] avant d’acheter l’électricité produite par le nucléaire. Cet effet d’aubaine pour de la production d’électricité, normalement non rentable, a augmenté la facture.

          Il faut ajouter que des augmentations artificielles du prix du kWh ont été décidées, comme en juin 2019, pour soi-disant « s’adapter au marché ». Il est assez paradoxal de prétendre s’adapter au marché en imposant une hausse brutale de prix. Il faut aussi rappeler aussi qu’à chaque fois qu’une centrale nucléaire est arrêtée pour de la maintenance, et que les centrales à charbon ou à gaz doivent être rallumées, cela augmente la facture. Le choix politique de sortir du nucléaire fait donc augmenter le prix pour le consommateur.

          Le bilan de toutes ces décisions idéologico-politiques prises entre 2006 et 2020 est que le prix de l’électricité a augmenté de 60 %. Les effets de la privatisation notamment sont bien visibles, mais pas dans le sens promis. Plus récemment, le choix des politiques français et européens de ne plus s’approvisionner en gaz Russe, a augmenté le prix du gaz sur le marché. La décision politique a tordu la concurrence. En plus, l’augmentation du prix du gaz a pour conséquence l’augmentation du prix de l’électricité à chaque fois qu’une centrale au gaz est utilisée.

          Toutes ces décisions sont purement politiques. L’inflation du prix de l’électricité, comme celle du gaz, n’est pas subie, mais décidée politiquement, soit pour des raisons de prétendue « concurrence », de « développement des énergies renouvelables » ou de « géopolitique ».

Essence : double racket des salariés

          La hausse du prix de l’essence a été un déclencheur du mouvement des gilets-jaunes. Nous avons vu que les travailleurs exclus des villes sont les plus dépendants à l’essence et subissent plein fouet les augmentations. Par un hasard de calendrier, la forte contestation sociale qui commençait à poindre dès fin 2018, sévèrement réprimée par le gouvernement, s’est arrêtée brutalement à cause de la pandémie qui était censée décimer l’humanité ces deux dernières années. Le fait d’enfermer les gens chez eux, leur a donné l’impression de faire des économies, mais surtout, leur faire croire qu’ils couraient un danger mortel à respirer le même air que leur voisin a diminué la volonté de se rassembler.

          On note que depuis 2021, le prix de l’essence est remonté en flèche, bien au-dessus que pendant la crise des gilets-jaunes. Le prix de l’essence subit des hausses bien plus fortes que l’inflation générale.

          Les vendeurs de pétrole justifient toujours les hausses de prix de l’essence en invoquant les hausses de prix du baril de pétrole. Il est vrai qu’à chaque fois que le baril augmente, le prix à la pompe augmente d’autant. En revanche, lorsque le prix du baril baisse, le prix à la pompe est loin de baisser autant. On a pu constater que lorsque les barils sont devenus gratuits en mai 2020, le prix à la pompe en France n’a fait que retrouver son niveau de 2016 : 1,26 € le litre.

          Les journaux accusent habituellement les taxes d’empêcher les prix de baisser. La raison invoquée est que les taxes représentent 60 % du prix de vente. Cela n’a absolument aucun sens. Si une taxe est un pourcentage du prix de vente, alors les hausses et les baisses ne dépendent pas des taxes. Dans ce cas, si l’essence était vendue 0 €, il y aurait 0 € de taxe. Ce n’est pas une question de pourcentage trop élevé, mais du fait que la taxe concernant l’essence appelée TICPE est un montant fixe par litre d’essence, et pas un pourcentage du prix de vente.

          En ce moment, la TICPE est à environ 0,70 € par litre. Le prix de l’essence ne peut pas descendre en-dessous, même si le baril est gratuit. Mais en plus, pour qu’il soit rentable de distribuer de l’essence, il faut pouvoir payer la totalité de la chaîne d’approvisionnement, du transport et des personnes qui font la distribution. Ce cout est estimé à 0,10 € par litre par l’UCIP. En ajoutant la TVA sur ces prix fixes, on obtient environ 1 € par litre. C’est le prix minimum en dessous duquel il n’est pas rentable de vendre de l’essence, même avec un baril gratuit. Pendant la période où c’est arrivé, en mai 2020, l’essence est descendue au minimum à 1,26 € le litre, laissant une marge confortable aux géants du pétrole.

          La raison est tout simplement que les vendeurs de pétrole ne sont pas en concurrence, et que les consommateurs sont captifs. Il n’y a pas des pompes à tous les coins de rue détenues par des indépendants. Seuls quelques gros poissons possèdent des stations à essence, et les consommateurs sont captifs de la station essence la plus près de chez eux ou de leur trajet. Tout le monde à l’habitude de payer cher l’essence dans les stations des autoroutes, ou à Paris, et de ne pas voir le choix. Chacun peut constater que la hausse du prix du pétrole ces dernières années a permis à ces géants de générer des superprofits. En conclusion il n’y a pas d’inflation naturelle du prix de l’essence. Il y a d’abord l’État qui décide faire artificiellement monter le prix de l’essence avec des taxes, pour ramasser de l’argent sur le dos des travailleurs qui habitent en périphéries des villes (mais les politiques s’en foutent puisque leur électorat est composé de cadres de centre-ville et de retraités). Il y a aussi des grands groupes qui s’en mettent plein les poches, parce que l’État les laisse faire. (...)

Effet en cascade

          Si les prix de l’énergie et de l’essence augmentent, cela fini par se répercuter à rebours sur la production et le transport. Donc le prix de vente d’un certain nombre d’autres produits va augmenter en cascade par cet effet. Ces derniers sont pour certains de vrais marchés concurrentiels et ne font que répercuter l’augmentation qu’ils subissent. C’est notamment le cas de l’alimentaire. Les producteurs qui sont en situation de marché concurrentiel, n’ont pas la force des lobbies auprès des décideurs parisiens. Ils subissent les augmentations des prix décidés par les plus gros poissons et se font pressurer. Nous avons vu le cas plus haut de producteurs qui forment un quasi-monopole et peuvent augmenter les prix. Dans le cas des petits producteurs, ce sont leurs acheteurs (les grands distributeurs) qui sont en situation de quasi-monopole et peuvent donc tirer les prix d’achat vers le bas.

La guerre en Ukraine

          Un certain nombre de médias accusent la guerre en Ukraine d’être la cause de l’inflation aujourd’hui. C’est juste complètement faux. Cette croyance vient en partie du choix du titre de l’Insee pour sa note de conjoncture 2022 : « guerre et prix ». Une sorte de jeu de mots avec le roman de Tolstoï « guerre et paix ».

          Il y est pourtant très clair que l’inflation en France a démarré dès la reprise économique de juillet 2021. Une deuxième accélération est très visible dès janvier 2022, alors que l’opération Russe en Ukraine n’a démarré que le 24 février. Il est impossible d’accuser cette opération alors que la hausse a démarré bien avant.

          Cette idée de l’impact de la guerre en Ukraine vient d’une autre partie de la note de conjoncture concernant les difficultés d’approvisionnement. Un peu moins de la moitié des entreprises répondant à l’enquête des secteurs de l’industrie manufacturière et du bâtiment déclare avoir des problèmes d’approvisionnement. Une toute petite minorité déclare que ces problèmes sont directement liés à la guerre en Ukraine. Elles déclarent plutôt que ces problèmes sont indirectement liés à cette guerre. En clair, elles savent que les prix augmentent et accusent la guerre. L’influence des médias joue là-dessus un rôle central. On observe ici directement une boucle d’information : les médias font circuler l’idée que la guerre en Ukraine est responsable de l’inflation. Les chefs d’entreprises entendent donc ce récit. Lorsque l’Insee demande aux chefs d’entreprises si l’inflation provient des conséquences de la guerre en Ukraine, ils répondent que oui, puisqu’ils l’ont entendu dans les médias, et non pas parce qu’ils le vivent. L’Insee publie alors sa note de conjoncture et les médias peuvent dire que l’inflation vient de la guerre en Ukraine puisque c’est l’Insee qui le dit.

          Le site des douanes françaises nous permet de savoir que l’Ukraine n’est pas du tout un partenaire majeur de notre pays, ni pour les exportations, ni pour les importations. Il n’est pas dans le top 20, ni d’un côté, ni de l’autre. Le top 20 représente les ¾ des échanges. Mais en plus, si on détaille les échanges par pays, on peut constater que les importations en provenance d’Ukraine n’ont pas faibli.

          De l’autre côté des autres belligérants, on constate avec surprise, que les importations en provenance de Russie n’ont pas faibli non plus. Le montant des importations a même explosé. Devinez pourquoi… À cause de l’énergie. Tout particulièrement, la facture des importations de pétrole en provenance de Russie a explosé. Le montant importé des hydrocarbures naturels a été multiplié par 4, passant de 1,5 milliards d’euros à 6,6 milliards d’euros. Quel franc succès des sanctions économiques. Take that Putin ! La baisse des échanges avec la Russie est bien plus visible du côté de nos exportations : les Russes n’achètent plus les produits à haute valeur ajoutée de nos industries, en particulier les avions. Tous ces efforts vont permettre à la Russie de poursuivre la relance son industrie. Nous sommes dépendants de son énergie, elle ne le sera plus de nos technologies. Take that Putin !

          Il est donc absolument impossible d’accuser ce conflit d’avoir le moindre impact direct sur l’inflation française à cause de difficultés d’approvisionnement. Si on doit accuser quelque chose au sein de ce conflit, ce sont uniquement « les sanctions contre la Russie » qui, pour le moment, n’ont pour résultat qu’une accélération de la hausse du prix des hydrocarbures, et un transfert massif d’argent (+ 8 milliards d’euros) de notre pays vers la Russie.

          En revanche, quand on ne perd pas la mémoire, on peut se rappeler que l’Insee titrait juillet 2021 que l’augmentation du coût des matières premières serait le moteur de l’inflation. En décembre 2021 que c’était l’augmentation du coût de l’énergie qui créait l’inflation. L’inflation était déjà bien installée, sans aucun rapport avec le conflit Russo-Ukrainien.

          Pour finir, si on revient sur la note de conjoncture de cet été, on peut constater dans la partie consacrée à l’international, que l’inflation touche tout le monde occidental depuis 2021. Elle touche d’ailleurs en premier lieu les États-Unis et le reste de l’occident suit derrière. Une preuve supplémentaire, s’il en faut, que l’inflation n’est pas causée par le conflit en Ukraine.

Profits particuliers et luttes d’influences cachés derrière l’inflation

          En conclusion, si on résume, les prix qui augmentent d’abord, et le plus, viennent, soit de choix politiques délibérées, notamment dans le domaine de l’énergie, soit de gros monopoles privés qui s’en mettent plein les poches, et parfois les deux à la fois. Il n’y a pas d’augmentation venue du ciel, liée à des phénomènes incontrôlés ou à cause d’un mauvais comportement des Français. Seuls les choix politiques d’augmentation de certains prix et de laisser de grands groupes piller l’économie sont responsables de ce fait. La guerre en Ukraine présentée en ce moment comme responsable de l’inflation est un non-sens complet. Pour savoir ce qui créé les hausses de prix, il suffit de regarder les délires idéologiques des décideurs et les plus gros bénéficiaires dans les grands groupes privés. Tout cela menant peu ou prou aux mêmes personnes.

          Il nous reste donc à voir, maintenant que l’on constate qu’un certain nombre de prix augmente, ce qu’il faudrait faire pour que les Français n’en souffrent pas. Sans surprise, c’est à peu près l’inverse de ce qui est préconisé par les économistes de plateau de télévision, et par les politiques. - source -